WAG - La Liberté
Sophie Bégin sur le toit du WAG avec une sculpture de Keith Haring.

 
Le toit du Musée des beaux-arts de Winnipeg accueille pour l’été deux sculptures de l’artiste américain Keith Haring.
 
Pour faire monter deux sculptures de 900 livres sur le toit du Musée des beaux-arts de Winnipeg (WAG), il faut une bonne raison. Selon le conservateur Paul Butler, les œuvres de Keith Haring en valent la peine. Deux d’entre elles seront donc en exposition jusqu’au mois de septembre 2013.

Mort en 1990, l’artiste américain a été un chef de file du pop art en Amérique du Nord, aux côtés d’Andy Warhol. Grand défenseur des droits civiques et d’un art accessible à tous, il fait son apparition au WAG pour la première fois.

« Grâce au partenariat entre le WAG et le Musée des beaux-arts du Canada, nous avons pu recevoir ces deux sculptures, explique l’éducatrice des programmes jeunesse au WAG, Sophie Bégin. Nous avons dû les monter par l’extérieur avec une grue. »

L’un rouge et l’autre bleu, les deux monuments colorés et aux formes abstraites décorent désormais le toit du WAG et viennent contraster avec les sculptures classiques installées de manière permanente. « Ça met de la couleur, s’exclame Sophie Bégin. Ça change, ça réveille l’espace. Les formes des sculptures rappellent les bandes dessinées. C’est un art très accessible. »

Derrière l’aspect esthétique, c’est l’exposition du combat d’une vie pour la popularisation de l’art. Avec leurs formes abstraites et leurs couleurs très prononcées, les deux œuvres rappellent les années 1980, aux sources d’inspiration très diverses.

« L’art de Keith Haring a été très critiqué pour son côté commercial, raconte Sophie Bégin. Ce n’est pas de l’art académique ni intellectuel. Mais c’est très populaire et ça plaira encore pendant longtemps. Keith Haring était quelqu’un qui voulait abolir la séparation entre la culture académique et la culture populaire, entre le high art et le low art. Pour lui, que son œuvre soit dans un musée ou sur un T-shirt, c’est la même chose. »

Lui-même atteint du virus du SIDA, il avait choisi de distribuer ses profits à cette cause. Son œuvre complète est largement connue au Canada et souvent prise comme réfé­rence dans le pop art et le mouvement street culture.

Par Sabine TRÉGOUËT