Par Chloé LE MAO | courriel

Cet été, du 22 juillet au 9 août, le camp ReVE a rouvert ses portes. Une initiative communautaire qui témoigne d’une belle solidarité envers les familles immigrantes francophones depuis maintenant trois ans.

camp ReVE
Groupe d’enfants participant au camp ReVE lors d’un atelier de dessin.

Les rires des enfants résonnent encore entre les murs du Collège Louis-Riel tandis que d’innombrables dessins jalonnent ses couloirs. Pour la seconde fois depuis 2010, ReVE a en effet permis à une trentaine d’enfants de profiter des joies du camp de vacances au sein de cet établissement. Ce camp de trois semaines organisé du 22 juillet au 9 août, pour les enfants de 6 à 14 ans, présente une caractéristique bien particulière : il s’adresse aux nouveaux arrivants francophones au Manitoba. La multi-culturalité est ainsi à l’ordre du jour avec des enfants originaires aussi bien des îles françaises, du Mali, du Cameroun, ou encore de la Mauritanie. De 8 h 30 à 16 h 30, ils sont quelque 40 élèves de la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM) à participer à ce programme proposant une large palette d’activités. Au menu : cours de mathématiques, de français, et d’art le matin, activités sportives et récréatives l’après-midi.

Vacances studieuses, vacances heureuses Le programme de ReVE s’articule autour de trois maître-mots : récréation, vacances, et éducation. « Nous voulons créer un cadre qui soit à la fois éducatif et récréatif, explique Salwa Meddri, adjointe administrative et agente de communication à l’Accueil francophone. L’objectif est de faire en sorte que les enfants n’oublient pas ce qu’ils ont appris au cours de l’année scolaire, et dans le même temps de leur faciliter la transition avec la rentrée de septembre.

« Nous nous donnons aussi pour mission de leur enseigner des valeurs comme l’estime de soi et le respect, ajoute-t-elle. L’enjeu est que les enfants interagissent entre eux et avec leur environnement, qu’ils apprennent à se connaître et qu’ils découvrent Saint-Boniface. »

| De la solidarité à l’état brut

« Ce qui est vraiment marquant cette année, précise Salwa Meddri, c’est l’implication de nos partenaires. Ils ont répondu présent dès le premier jour et nous accompagnent tout au long du camp. » ReVE, est en effet le fruit d’une entente communautaire particulièrement large. Financé par le Ministère provincial de l’Éducation, la DSFM, la Fondation Winnipeg, et les Sœurs Oblates, il est également appuyé par le Centre de santé, le Centre de la petite enfance, le CDEM, et Pluri-elles. C’est sans compter enfin le soutien du comité jeunesse, des nombreux professeurs et anciens professeurs bénévoles, ainsi que des aides enseignants pour la petite enfance encadrant les jeunes participants de ReVE. Une telle entre-aide permet non seulement aux enfants de bénéficier d’ateliers de qualité, mais cela leur donne aussi l’opportunité d’effecteur de nombreuses sorties à l’extérieur du Collège Louis-Riel afin de devenir plus familier avec Winnipeg.

Mais ReVE ne s’arrête pas là et envisage déjà de nouvelles perspectives, plus grandes et plus ambitieuses, pour l’avenir. « Actuellement, indique Salwa Meddri, il y a un nombre limité de participants et le camp ne s’adresse qu’aux familles étant dans la communauté depuis trois ans ou moins. Nous voudrions que cela s’élargisse dans les années à venir. Il faudrait que les participants des années précédentes puissent revenir pour créer un véritable réseau sur le long-terme. »

De fait, au regard du cruel manque de camps et de centres francophones pour enfants à Winnipeg, ReVE apparaît tout à fait légitime dans ses ambitions. Et ce, en particulier pour les familles immigrantes récemment arrivées dans la Province qui peinent à s’installer et à trouver leurs repères. « Certaines familles sont ici depuis moins de deux mois et effectuent encore des déménagements ou des procédures administratives, s’inquiète Salwa Meddri. Nous sommes là pour les aider lors de leur transition et de leur intégration. »