Marie-Josée Clément, alias marijosée.
Marie-Josée Clément, alias marijosée.

La jeune artiste Marie-Josée Clément enregistre dès la fin de l’été Pas tout cuit dans le bec. Un premier album beaucoup plus sombre que ces compositions précédentes qui sonne comme une ode à la sincérité et à l’affirmation de soi.

Il y a deux ans, Marie-Josée Clément sautait pieds joints dans l’univers de la musique, armée d’une folle quantité d’énergie et d’une bonne humeur sans pareille. Après de multiples tournées partout à travers le Canada et la production d’un EP de cinq titres, la voilà de retour, plus que jamais déterminée à effectuer le grand plongeon.

En effet, pour la première fois marijosée se met à nu. Dans un album beaucoup plus sombre et beaucoup plus incisif à l’égard de la réalité qui l’entoure que ce que laissait présager sa jovialité naturelle. Et c’est bien là que réside toute la dualité de la jeune artiste. Car derrière sa chevelure abondante, son sourire à toute épreuve, et son regard pétillant, elle n’en reste pas moins fragile. Débordante d’énergie certes, mais aussi capable d’éprouver le monde, parfois durement. Les chansons qu’elle choisit d’écrire aujourd’hui sont un écho à ces moments traversés qui lui laissent le souffle coupé et l’esprit plein d’amertume ou de colère froide.

J’ai fait des choix qui m’ont fait grandir.

Pas tout cuit dans le bec, qui paraîtra l’hiver prochain, est ainsi son premier album complet, réalisé avec l’aide de l’auteure Lise Gaboury-Diallo pour les textes et de Joël Perreault pour les arrangements musicaux. Un travail qui se révèle d’une sincérité et d’une authenticité surprenantes. « Cet album est tiré tout droit des expériences que j’ai traversées au cours de ces deux dernières années, explique marijosée. Je n’ai pas peur de révéler au pubic qui je suis et ce que j’ai vécu. Au contraire, j’ai toujours aimé découvrir en profondeur les gens et qu’eux-mêmes en apprennent autant sur moi. »

« Mes compositions sont un moyen d’exprimer tout ce que je ressens, c’est toujours moins cher que d’aller voir une conseillère », ajoute-t-elle en riant.

Pas tout cuit dans le bec est donc ce voyage au cœur de l’intimité et des ressentis de la jeune artiste. Tantôt les chansons sont anecdotiques et témoignent de fugaces sentiments de colère ou de lassitude qui ont traversé marijosée. En témoigne l’une de ces compositions évoquant Le con de l’aéroport, cet archétype de l’homme séducteur, croisé au hasard d’une rue ou d’un couloir, pour lequel on se sent vaciller… Avant de découvrir une bague de fiançailles à son doigt. Tantôt l’album se fait plus profond, plus essentiel, et reflète les échecs ou les déceptions qu’a pu connaître la jeune femme. La tapisserie tombe notamment, est cette métaphore d’une maison qui se détériore et en filigrane d’un couple qui se détruit. Pas n’importe quel couple, celui de la jeune chanteuse. Après 12 ans de vie commune, marijosée choisit ainsi de parler ouvertement de sa séparation récente. « Je ne suis pas bonne à mentir, confie-t-elle. Ces deux dernières années ont été pleines de bouleversements et je ne veux pas masquer ça. Je ne veux pas oublier ce que je ressens. J’ai fait des choix qui m’ont fait grandir. Ces chansons expriment qui je suis et ce que je veux vraiment. »

| L’histoire continue

Et pour ceux qui craindraient de ne pas retrouver l’artiste telle qu’ils la connaissent depuis ses débuts, marijosée les rassure tout de suite. « Plusieurs de mes chansons abordent des sujets qui ne prêtent pas toujours à sourire mais j’essaie d’en parler avec humour et légèreté, explique la jeune femme, comme j’ai l’habitude de le faire. C’est aussi ma façon à moi de réagir à tout ça.

«  Et puis, il y a la même idée sous-jacente dans mon album que celle qui était présente dans mon EP, précise-t-elle, c’est celle de la détermination. J’ai toujours énormément travaillé au cours de ma vie et j’ai dû pousser particulièrement fort ces dernières années car ce n’est jamais évident pour un artiste de l’ouest de s’en sortir.

« Heureusement ma famille m’a beaucoup soutenue et continue de le faire, confie-t-elle. Beaucoup de mes chansons s’inspirent d’eux, bien qu’ils ne s’intéressent pas du tout à la musique. D’ailleurs, je dis souvent qu’il y a deux catégories de familles au Canada, les musiciens et les mangeurs. Chez moi on ne fait pas gonfler les notes, on fait gonfler nos beudons! », conclut-elle en riant.