Mélanie Rocan présente son travail, Souvenir Involontaire.
Mélanie Rocan présente son travail, Souvenir Involontaire, à la galerie Plug In, jusqu’au 10 novembre.

Jusqu’au 10 novembre, Mélanie Rocan expose Souvenir Involontaire à la galerie d’art Plug In ICA. Elle redessine la frontière entre rêves et souvenirs.

Ici c’est le sensible qui parle, mettez votre intellect de côté, semblent dire les oeuvres de Mélanie Rocan. La jeune peintre expose à la galerie Plug In ICA jusqu’au 10 novembre. Elle invite les visiteurs à voyager dans ses méandres.

Mélanie Rocan peint à la manière dont Marcel Proust écrit. Dans À la recherche du temps perdu, les souvenirs de Swann surgissent à travers des sensations fortuites. Ce passé-là surgit alors avec instantanéité. Ce concept fournit un cadre utile pour comprendre la peinture de Mélanie Rocan.

Ses toiles sont en proie à une lutte entre formes et couleurs, sous un déluge d’émotions, d’objets, de sensations qui s’entrelacent et s’entrechoquent. Traduisent-ils un souvenir fugace ou son environnement naturel et culturel?

De 2006 à aujourd’hui, Mélanie Rocan a peint une cinquantaine de tableaux, dans le garage de ses parents, à La Broquerie. « Le rural a beaucoup inspiré mon travail, raconte l’artiste. J’ai vécu dans une ville isolée, où il ne se passait pas grand chose. Lorsque mes parents conduisaient en dehors de la ville, il y avait un tel contraste pour moi! C’est pour ça que j’ai d’abord peint les plaines, les grands espaces et un ciel à perte de vue ».

Morceaux de paysages, figures humaines, symboles, objets de la vie quotidienne se chevauchent, se bousculent, et s’assemblent. De manière inattendue, ils forment des paysages oniriques. Des paysages émotionnels où se lisent parfois des fragments de récits.

Un style « non étudié » qui laisse penser que Mélanie Rocan peint à l’impulsion. Surréalisme, expressionnisme, romantisme, symbolisme? Mélanie Rocan est difficile à classer. Son art, c’est la singularité du mélange.

Grandes toiles, petites toiles, la peintre travaille par cycles. « Durant ma dernière année à l’Université du Manitoba, j’ai eu l’occasion de travailler sur de grandes toiles. J’aime explorer ce qu’il peut se passer sur d’aussi grandes surfaces. J’y combine deux échelles : de grandes étendues et une avalanche d’informations empilées », témoigne Mélanie Rocan.

Diplômée de l’Université Concordia et de l’Université du Manitoba, la jeune femme a été nominée deux fois pour le prestigieux concours de peinture canadienne RBC. Son travail a été exposé à Montréal, Toronto, Glasgow, Saskatoon et dans de nombreuses galeries à Winnipeg, comme la Maison des artistes visuels francophones.

Du haut de sa trentaine, Mélanie Rocan est une artiste à suivre qui promet encore de belles œuvres à venir.

Par Manon BACHELOT