La Société franco-manitobaine (SFM), tiendra des états généraux de la francophonie manitobaine, contribuera au développement d’une vision globale de l’éducation en français, et veillera à la formation en histoire franco-manitobaine de son conseil d’administration. C’est, entre autres, ce qui découle de l’assemblée annuelle de l’organisme, tenue à l’Université de Saint-Boniface (USB) le 24 octobre dernier.
États généraux
Quelque 225 personnes ont assisté à la rencontre, où trois propositions, déposées Raymonde Gagné et appuyées par Léo Robert, ont été vivement discutées, et approuvées.
Entre autres, la question des états généraux de la francophonie manitobaine.
« Nous n’avons pas tâté le pouls des francophones quant à leurs besoins réels et la qualité de leurs vies depuis 1987, année des derniers états généraux », rappelle Léo Robert.
Le président du Conseil jeunesse provincial, Justin Johnson, est du même avis. « Les réalités ont tellement changé qu’il faut remettre les pendules à l’heure, affirme-t-il. Nous y serons, puisqu’il faut tenir compte de la vision et des réalités jeunes. »
La SFM devra présenter le fruit de ses enquêtes d’ici 2018, date qui marquera le 50e anniversaire de l’organisme, ainsi que le début des discussions avec le gouvernement fédéral en vue de la prochaine Feuille de route pour les langues officielles.
La Liberté
L’assemblée annuelle a également servi d’occasion pour la SFM de faire état des difficultés financières éprouvées par l’hebdomadaire La Liberté.
« Il faut trouver une solution à ce problème, a déclaré la présidente sortante, Nicole Forest-Lavergne. La SFM est prête à appuyer La Liberté dans son dialogue avec la ministre du Patrimoine et Langues officielles, Shelly Glover. »
Nicole Forest-Lavergne a par ailleurs remercié Shelly Glover pour son appui à la francophonie manitobaine. La sénatrice manitobaine, Maria Chaput, qui a adressé la foule, voit la situation d’un tout autre œil.
« Ça va mal pour les minorités linguistiques depuis quelques années, lance-t-elle. Il faut continuer à lutter pour protéger nos acquis. Je félicite pour son courage en exprimant clairement les faits de sa situation financière.
« Les critères du Fonds du Canada pour les périodiques me semblent discriminatoires, poursuit-elle. Et à mon avis, on ne respecte pas la partie VII de la Loi sur les langues officielles. Cette partie souligne que le fédéral a l’obligation de prendre des mesures positives pour remplir son engagement à veiller à ce que le français et l’anglais aient un statut égal dans la société canadienne. Si nous n’arrivons pas à rectifier cette situation, une plainte auprès du Commissaire aux langues officielles serait de mise. »
Nouveau conseil
Lors de son assemblée, la SFM a également procédé à l’élection d’un nouveau conseil d’administration. Le nouveau président, Mamadou Ka, le nouveau vice-président, Patrice Harvey, et le nouveau conseiller pour la région urbaine, Walter Kleinschmit, ont été élus sans concurrence. La conseillère pour la région Est, Karine Pilotte, et le conseiller pour la région Ouest, Jacques Saquet, ont été reconduits dans leurs fonctions. Le nouveau secrétaire trésorier, Robert Tétrault, et le nouveau conseiller pour le rural et l’urbain, Justin Morrow, ont tous les deux été élus.
« Nous accueillons chaleureusement notre nouveau mandat de procéder aux états généraux, déclare Mamadou Ka. Il faut renouveler les idées de la communauté et d’avancer pour pérenniser nos acquis. C’est essentiel, étant donnée notre francophonie en pleine évolution. »
En effet, la présence d’un conseiller, Justin Morrow, dont la langue maternelle est l’anglais, est signe de cette évolution.
« Les jeunes anglophones qui s’expriment en français veulent faire partie de la francophonie manitobaine, déclare-t-il. J’aimerais, entre autres, servir de pont entre eux et la francophonie traditionnelle. La SFM est un excellent endroit pour réaliser cet objectif. »