William Bonnet dans son état d’apesanteur.
William Bonnet dans son état d’apesanteur.

À la fois spectacle en solo, pantomime et pièce innovatrice sur le plan technique, Léo, la nouvelle pièce présentée par le Cercle Molière, se veut avant tout un récit mystérieux dévoilant petit à petit son secret.

Enfermé dans une petite pièce, Léo découvre que les règles de la gravité ont changé. Tout en se mettant à explorer son nouvel univers, il raconte, sans dire un mot, son histoire.

C’est ainsi que se déroulera la pièce Léo, bientôt à l’affiche du Cercle Molière.(1) Pour l’artiste du cirque, William Bonnet, Léo s’avère un défi gestuel et dramatique considérable. « Léo est un spectacle en solo complètement non verbale, qui se rapproche énormément du cinéma muet, déclare le natif d’Avignon, en France. Il faut se servir de l’expression corporelle pour faire avancer la compréhension du public des émotions du personnage, ainsi que de l’évolution du récit. Pour le comédien, le jeu doit donc ressembler davantage à celui d’un Buster Keaton, ou d’un Charlie Chaplin. Le défi est de pousser simultanément le jeu d’acteur et le jeu physique. Surtout que dans la pièce, je suis presque toujours sur le dos, ou sur les bras. Comment présenter clairement, et naturellement, des émotions dans une position si inhabituelle? »

| Un effet hallucinatoire

C’est grâce, en grande partie, à l’apport de la technologie cinématographique que le tour de convaincre le public que Léo vit dans l’apesanteur est joué.

« Le public me verra couché sur la scène, dans ma petite boîte, explique William Bonnet. Et puis mes mouvements dans cette boîte sont également captés par une caméra tournée à 90 degrés. Sur un grand écran, mon image sera projetée en direct. Mais je serai présenté dans une orientation toute à fait différente. À l’écran, on aura l’impression que Léo est debout, et dans un état normal. »

Résultat : « un beau mélange entre l’acteur et la technologie, qui crée une impression curieuse ». « Ce mélange sert le récit, et crée deux univers complètement différents dans un même drame, pour livrer toute la poésie et toute l’âme de la pièce au public, explique William Bonnet. Sans doute, on se demandera pourquoi il y a deux univers complètement différents où les choses se passent de façon identique. »

La réponse à ce dédoublement hallucinatoire, William Bonnet affirme ne pas vouloir la partager. « C’est le secret de Léo, qui sera révélé petit à petit au cours de la pièce, déclare le diplômé de l’École nationale de cirque à Montréal, ainsi que l’École de cirque à Lomme, en France. En fait, c’est le secret de la pièce, ainsi que son innovation technique, qui m’ont séduit à vouloir incarner Léo. Pour moi, jouer Léo est une première. Léo me permet de jumeler mon côté cirque, représenté par les difficultés physiques de mon jeu dans «la boîte», à mon côté artistique, représenté par le jeu des émotions que je dois communiquer. C’est l’alliage idéal du physique et du théâtral. »

Daniel BAHUAUD

(1) Léo sera présentée du 23 janvier au 8 février au Théâtre Cercle Molière, plus d’informations en cliquant ici.