Après que des jeunes de la DSFM ont été témoins d’une violente agression en Républicaine dominicaine alors qu’ils étaient dans leur auberge, qu’arrivera-t-il de ces voyages humanitaires qui ont cours depuis plusieurs années.

Xavier Pulgar-Vidal sur la photo avec son fils Cédric Pulgar-Vidal espère que les voyages humanitaires continueront mais avec plus de précautions.
Xavier Pulgar-Vidal sur la photo avec son fils Cédric Pulgar-Vidal espère que les voyages humanitaires continueront mais avec plus de précautions.

«C’est triste ce qui est arrivé », se désole un parent d’élève de la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM), Xavier Pulgar-Vidal. En effet, dans la nuit du 30 au 31 janvier, des élèves de la DSFM qui étaient partis en voyage humanitaire à Puerto Plata en République dominicaine ont été témoins d’une violente agression entre des voleurs et le propriétaire de l’auberge, Lef Welehmann qui a été grièvement blessé.

Suite à cet incident, la DSFM avait décidé de rapatrier tous ceux qui faisaient partie de ce voyage. Dans un communiqué, la DSFM avait confirmé que «  malheureusement, nos élèves et notre personnel ont été témoins de la scène, mais aucun d’eux n’a été blessé. » Depuis le 1er février, les 18 élèves et les huit accompa­gnateurs sont de retour au Manitoba.

C’est la première fois qu’un incident du genre arrive depuis une dizaine d’années que des écoles de la DSFM participent à des voyages humanitaires dans des pays du Sud. Pour aider ceux qui en ont été victimes, la DSFM a une cellule de gestion de crise administrative. Cette cellule s’occupe de gérer toute crise et elle est formée par l’équipe de direction générale ainsi que des membres d’autres secteurs, selon les besoins. Il y a ensuite l’équipe de prévention et postvention de crise. Celle-ci est constituée d’intervenants qualifiés, tels que des psychologues, conseillers, directions de services pour gérer des situations en lien avec un drame.

| Poursuivre ou pas?

Depuis l’incident survenu en République dominicaine certains parents sont réticents à l’idée d’envoyer à l’avenir leurs enfants pour une telle aventure. « C’est affolant aussi bien pour les parents que pour les jeunes », affirme Xavier Pulgar-Vidal.

Et pourtant, il pense que c’est un cas isolé. « La DSFM envoie les jeunes depuis plusieurs années et ça s’est toujours bien passé, témoigne-t-il. L’année dernière des jeunes de l’école de ma fille qui est au Centre scolaire Léo-Rémillard en ont fait l’expérience et on a eu de bons échos. »

Selon ce parent, ce serait mieux à l’avenir de prendre certaines précautions que d’arrêter cette expérience qui « bénéficie énormément aux jeunes.
« Ce sont des voyages à encourager car ils sont très formateurs à cet âge, souligne Xavier Pulgar-Vidal. Notre société canadienne est très différente de certaines réalités dans des pays du tiers monde si bien que c’est très difficile de comprendre ce qui se passe ailleurs sans l’avoir vraiment vécu. »
Un apprentissage qui va bien au-delà de la classe et qui peut parfois avoir un impact sur l’avenir des jeunes. « Ça peut même influencer leur carrière future, confie ce parent d’élève. Je suis en partie triste parce que l’incident met en danger la continuité de ce projet. »

| Et si ça continuait?

En attendant la décision finale de la DSFM quant à la poursuite de ces voyages, Xavier Pulgar-Vidal, originaire du Pérou et ayant beaucoup voyagé dans les pays du Sud pense que la règle la plus importante à respecter, c’est la discrétion. « Je connais les problèmes qu’il y a dans ces pays. Si vous vous exposez, il y a des risques de vol et d’agressions, pense-t-il.

« Ma fille m’a dit qu’il y a un blog qui fait la promotion de ce voyage et qui est accessible par tous. Il y a des avantages mais c’est risqué, ajoute Xavier Pulgar-Vidal. Il faudrait peut-être restreindre le contenu de ces blogs car juste en visitant le blog, tout le monde pouvait savoir qu’ils venaient. Et les gens savent qu’ils auront de l’argent et des appareils électroniques sur eux. Ça attire! » De même, il estime que les jeunes devraient faire attention avec l’utilisation des médias sociaux. « C’est facile qu’on vous suive, constate-t-il. Moins les gens savent de choses sur vous, mieux ça vaut. »

Wilgis AGOSSA