Julie Lequin tente de rendre l’art contemporain plus digeste en y ajoutant un brin d’humour. Son exposition, Chasser l’ordinaire est présentée à la Maison des artistes visuels francophones.

L’artiste multidisciplinaire, Julie Lequin pose avec l’un des personnages qu’elle a créé.
L’artiste multidisciplinaire, Julie Lequin pose avec l’un des personnages qu’elle a créé.

Depuis le 6 mars, une nouvelle exposition est présentée à la Maison des artistes visuels francophones du Manitoba (MDA). Intitulée Chasser l’ordinaire, elle présente les œuvres de Julie Lequin, une artiste originaire de Montréal qui raconte ses expériences pour accéder au marché du travail.

Julie Lequin est une artiste multidisciplinaire. De l’art vidéo au dessin en passant par l’écriture, la performance ainsi que la conception d’accessoires et de costumes, elle laisse libre court à son inspiration. Pour cette première exposition au Manitoba, elle présente deux vidéos.

« Ce sont des vidéos inspirées de faits vécus », précise-t-elle. La première vidéo illustre d’ailleurs l’une de ses propres entrevues d’embauche. On y retrouve quatre personnages, Julie Lequin et trois autres qui la reçoivent en entrevue. « Des trois, il y en a deux que je joue moi-même, souligne-t-elle. Mais ce n’est pas moi qui ai posé la voix.

« Le troisième est un personnage que j’ai réalisé et je l’ai ensuite animé dans la vidéo », poursuit Julie Lequin. Cette vidéo dresse un tableau de la manière dont se déroulent parfois les entrevues d’embauche. En tout cas, de l’expérience de l’artiste. « Pour les gens aux ressources humaines, tu es vraiment un numéro », note-t-elle.

Ce constat, elle l’a encore plus fait quand après l’entrevue, elle a reçu un appel des ressources humaines pour lui annoncer son résultat. Dans la vidéo, on la présente dans son atelier quand le téléphone sonne. Au bout du fil, une femme des ressources humaines, jouée encore par Julie Lequin avec de grosses lunettes et un air hautain.

La seconde des civilités passées, commence sur un ton qui donne de l’espoir à la lauréate et s’en suit la mauvaise nouvelle mais surtout des commentaires « bêtes, se rappelle Julie Lequin. Il faut juste rire d’eux ».

D’ailleurs, dans la conception de la vidéo, elle y met beaucoup d’humour. « J’aime travailler avec l’humour », confie Julie Lequin. Son but, rendre l’art contemporain plus intéressant.

« L’art contem­porain peut être incompréhensible et insaisissable, pense-t-elle. Avec l’humour, ça se propage mieux.

« L’humour est contagieux, renchérit-elle. C’est déjà difficile d’être tout seul dans son atelier pour travailler. Quand on peut en même temps rire c’est mieux. » Mais c’est surtout une façon pour l’artiste de faire passer son message car même si elle le présente de la façon la plus ludique possible, c’est sérieux. « Je veux vraiment que ce soit une réflexion universelle, insiste-t-elle. Ce n’est pas une situation unique à moi. »

En plus des vidéos, Julie Lequin présente aussi dans la galerie de la MDA, des accessoires qui ont servi à la création du produit final.

Wilgis AGOSSA