Pour les éleveurs de bœuf et de porc du Manitoba, la Corée du Sud s’avère un marché à reconquérir, grâce à la nouvelle entente de libre-échange entre le Canada et ce pays de l’Asie.

Claude Vielfaure
Claude Vielfaure

Le nouvel accord de libre-échange, conclu le 11 mars dernier entre le Canada et la Corée du Sud, fait le bonheur des éleveurs de porc et de bœuf du Manitoba.

L’entente prévoit entre autres l’élimination, sur 15 ans, du tarif douanier de 40 % sur le bœuf ou le porc frais ou congelé, ainsi que l’élimination sur 11 ans du tarif douanier de 18 % destiné aux abats de bœuf ou de porc.

« Ces tarifs avaient été imposés par la Corée du Sud en 2003, alors que sévissait au Canada l’encéphalopathie spongiforme bovine, rappelle le président de l’Association des producteurs de bœuf du Manitoba, Heinz Reimer. Avant cela, la Corée du Sud représentait notre quatrième marché d’exportation, qui rapportait environ 40 millions $ par année. Nous nous réjouissons donc d’avoir à nouveau accès à un marché clé de l’Asie. »

Le vice-président de Hy-Life, Claude Vielfaure, dit avoir hâte de « reconquérir un marché perdu ». « Lorsque la Corée du Sud a signé, en 2012, une entente de libre-échange avec les États-Unis, elle nous a imposé les même tarifs douaniers élevés que connaissaient les producteurs de bœuf, explique-t-il. Avant cela, le marché figurait parmi nos six plus importants clients. Chaque année, Hy-Life rapportait facilement 10 millions $ en ventes. Et chaque année, les recettes augmentaient.

« Lorsque les tarifs douaniers nous empêchaient de faire concurrence avec les Américains, nous avons cherché d’autres clients, dans d’autres marchés, poursuit-il. Maintenant, nous avons la chance de renouer des liens commerciaux avec nos anciens clients, tout en frappant à la porte des clients potentiels. Je crois que nous réussirons à reconquérir le marché. Évidemment, ça ne se fera pas du jour au lendemain, étant donné que les barrières tarifaires seront réduites progressivement. Mais la demande pour le porc canadien est présente en Corée du Sud, pays qui apprécie la qualité de notre viande et les conditions sécuritaires dans lesquelles elle est préparée. »

Le fruit de négociations entamées en 2005, l’entente de libre-échange avec la Corée du Sud est la première entre le Canada et un pays de l’Asie-Pacifique. Elle éliminera 98 % des tarifs douaniers entre les deux pays. Le gouverne­ment Harper, estime que le produit intérieur brut du Canada pourrait augmenter de 1,7 milliard $ en raison de l’entente.

 

Daniel BAHUAUD