À l’aube de la création d’un nouveau quartier résidentiel au sud de Saint-Boniface, Sauvons notre Seine veut s’assurer que les berges de la Seine et la forêt environnante seront protégées.

Denis Gautron : « Il faut voir à la protection de nos berges et espaces verts dès maintenant, et non attendre à ce que les premières fondations soient coulées. »
Denis Gautron : « Il faut voir à la protection de nos berges et espaces verts dès maintenant, et non attendre à ce que les premières fondations soient coulées. »

La protection des espaces verts qui longent la rivière Seine à Saint-Boniface et Saint-Vital sera le principal item à l’ordre du jour lors d’une consultation publique, tenue le 22 mai prochain. (1)

Organisée par Sauvons notre Seine – Save Our Seine (SOS), la rencontre vise à informer les Winnipégois sur l’impact que pourrait avoir un nouveau projet de développement résidentiel dans le sud de Saint-Boniface sur les berges et la forêt qui longent la rivière Seine.

« Avant la fin de juin, le comité Riel de la Ville de Winnipeg est censé approuver un plan de développement d’un nouveau quartier résidentiel, désigné Precinct K, juste au sud de Royal Wood et d’Island Lakes, indique le président de Sauvons notre Seine, Denis Gautron. Il s’agit d’un terrain de quelque 600 acres, situé entre le boulevard Lagimodière et la rive Est de la Seine.

« Nous n’avons rien contre le développement d’un nouveau quartier, poursuit-il. Notre inquiétude est que la politique actuelle de développement résidentiel de la Ville n’arrivera pas à protéger la forêt qui longe la Seine, poursuit-il. Cette politique oblige les développeurs à consacrer 8 % de leur terrain à des espaces verts. Or selon la politique, un espace vert peut être une cour d’école, un centre récréatif, un trottoir ou même un terrain de stationnement. Rien ne porte à croire que la forêt elle-même sera sauvée. »

Au contraire, lorsque la firme de consultants MMM, embauchée par le développeur Genstar Winnipeg, a présenté à la mi-mars son plan de développement pour le nouveau quartier, il n’y avait aucune indication que la forêt serait protégée.

« C’est dommage, parce que nous rêvons d’un Bois des Esprits qui s’étendrait du boulevard Grandin jusqu’à l’autoroute périphérique, indique Denis Gautron. En fait, nous aimerions que la Ville achète ce terrain, comme elle l’a fait pour créer le Bois des Esprits. De plus, nous aimerions que la Ville consacre une vingtaine d’acres pour créer un parc municipal. »

En outre, SOS espère que la Ville de Winnipeg établisse un plan global sur l’emploi des espaces verts. « La construction de nouvelles maisons dans le Precinct K pourrait commencer dès l’été, indique Denis Gautron. La situation devient donc plus urgente. Il faut voir à la protection de nos berges et espaces verts dès maintenant, et non attendre à ce que les premières fondations soient coulées.

« Et nous ne sommes pas la seule région urbaine touchée, poursuit-il. Il y a plusieurs banlieues en développement à Winnipeg. Les enjeux n’affectent pas seulement les résidants de Saint-Boniface ou de Saint-Vital. D’où le besoin d’un plan global, semblable à ceux implantés par les villes d’Ottawa et de Hamilton, pour protéger les espaces verts. »

En plus du grand public, SOS a invité Genstar, les conseillers municipaux de Winnipeg, ainsi que d’autres organismes commu­nautaires concernés par la protection des espaces verts, notamment Riel Parks and Rivers Common (RPARC) et Outdoor Urban Recreations Spaces (OURS).

Le conseiller municipal de Saint-Vital, Brian Mayes, qui a longtemps appuyé les projets de SOS, a indiqué à La Liberté qu’il « compte assister à la rencontre publique ». « Les enjeux discutés sont importants », a-t-il ajouté. Le conseiller de Saint-Boniface, Daniel Vandal, n’a pas répondu à nos courriels et appels.

(1) La consultation publique aura lieu le 22 mai à 19 h, à la St. Mary’s Road United Church, située 613, chemin Sainte-Mary’s.

Daniel BAHUAUD