L’intersection des rues Marion et Archibald doit être réaménagée. Mais comment? Cinq options sont sur la table. Et elles ne font pas le bonheur de tous.

Le gérant de la circulation du département des travaux publics de la Ville de Winnipeg, Luis Escobar, discute des différentes options pour le réaménagement du carrefour Marion et Archibald lors de la consultation publique tenue le 12 juin dernier.
Le gérant de la circulation du département des travaux publics de la Ville de Winnipeg, Luis Escobar, discute des différentes options pour le réaménagement du carrefour Marion et Archibald lors de la consultation publique tenue le 12 juin dernier.

Quelque 200 résidants de Saint-Boniface ont convergé, le 12 juin dernier, vers l’école Archwood, pour participer à une consultation publique sur des améliorations proposées visant à réduire l’achalandage à l’intersection des rues Archibald et Marion. Et bien que tous s’entendent pour dire qu’il faut réduire les embouteillages, les résidants vivant près du carrefour se disent déçus des options présentées par la Ville de Winnipeg.

« Il est devenu essentiel qu’on adresse les difficultés avec ce carrefour, lance le conseiller municipal de Saint-Boniface, Daniel Vandal. Chaque jour, aux heures de pointe, il y a embouteillage, en grande partie à cause de la proximité du viaduc Emerson, mais aussi parce que la population est en croissance dans le quartier. Et l’entreprise Canad Inns prévoit faire du développement résidentiel juste au sud de la rue Marion, et à l’est de l’Archibald. Les résidants des nouveaux quartiers, plus au sud, empruntent également ces rues. »

Cinq réaménagements possibles ont été proposés. Tous envisagent l’élaboration d’un passage souterrain sous le viaduc Emerson, éliminant ainsi les embouteillages occasionnés par les trains. Le premier scénario prévoit l’addition de deux nouvelles voies sur la rue Marion. « Ce serait le choix le plus facile à faire, et possiblement le moins coûteux, souligne le gérant de la circulation du département des travaux publics de la Ville de Winnipeg, Luis Escobar. Les autres scénarios envisagent l’emploi de terrains qui appartiennent déjà à la Ville, ainsi que l’acquisition de terrains privés. Tous sont réalisables, bien qu’ils seraient des projets d’envergure. »

En effet, le deuxième scénario redirigerait la plupart de la circulation de la rue Marion sur un chemin Panet réaménagé, pour ainsi relier la rue Marion au chemin Dugald. Une troisième option préconise la construction d’une route reliant le chemin Dugald à la rue Marion où cette dernière rencontre la rue Archibald. La quatrième option proposée incorpore les deux options précédentes, mais en créant deux tracés unidirectionnels. Le dernier scénario prévoit le prolongement de la rue Goulet, en dirigeant une bonne partie de la circulation vers le chemin Dugald.

« Si la Ville choisi le dernier scénario, il faudra que je vende ma maison, lance un résidant de la rue Doucette, Ron Cwik. Ça ne me plaît aucunement. J’ai toujours habité ce quartier. Pourquoi serais-je obligé de le quitter, alors qu’on pourrait proposer d’autres scénarios pour réduire la circulation, notamment l’élargissement de l’avenue Fermor?

« En fait, la plupart des voitures qui circulent sur les rues Marion et Archibald ne sont pas du quartier, poursuit-il. Elles viennent de Sage Creek, d’Island Lakes et de Southdale, ou encore même de Lorette et des autres communautés dortoirs. On plaît aux proprios d’ailleurs aux dépens de ceux qui vivent près du carrefour. »

Résidante du quartier d’Archwood, Rose Kennedy habite aux abords du parc de Happyland. « Quelques-uns des scénarios proposés élimineraient la moitié du parc, souligne-t-elle. Ce serait dommage. Et comment pourrais-je emprunter la rue Archibald en direction nord? Ce serait impossible, à moins d’emprunter plusieurs rues, y compris une ruelle, pour me rendre au feu de circulation des rues Garreau et Archibald. »

Pour sa part, François Legoupil dit s’inquiéter pour les cyclistes. « Tout est prévu en fonction des voitures, déplore le résidant de Saint-Boniface. Ceux qui veulent se rendre au travail à vélo se placeront dans une situation extrêmement dangereuse. Je ne vois pas comment ma conjointe, qui enseigne, pourrait se rendre à bicyclette à son école de Transcona. »

Daniel Vandal, quant à lui, demeure optimiste. « Je crois qu’on peut arriver à des solutions qui répondent aux besoins de tous, déclare-t-il. Et c’est pour cela que j’ai insisté fortement pour que la communauté puisse examiner les choix et nous dire ce qu’elle pense. Chose certaine, il faut faire quelque chose pour améliorer ce carrefour. La Ville a déjà débloqué sept millions $, dans le cadre du programme d’immobilisations 2013. Il faudra se tourner vers la Province et le gouvernement fédéral, qui ce printemps a mis sur pied son Nouveau fonds Chantiers Canada. La réalisation d’un projet de taille est donc possible. »

L’équipe d’étude de la Ville de Winnipeg compte choisir une des cinq options proposées d’ici la fin de l’été, en tenant compte des commen­taires du public. Sa recommandation sera soumise en novembre ou en décembre pour approbation au Comité d’orientation permanent.

Daniel BAHUAUD