À vous la parole
La Liberté – septembre 2015

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Le modèle de logement idéal pour les aînés : la Villa Youville

Monsieur le rédacteur,

Le père Conrad Montpetit était curé de la paroisse de Sainte-Anne lorsque le projet de la Villa Youville, qui va marquer en grand son 50e anniversaire le 12 septembre, a pris son envol en 1963, grâce à sa vision. Le père Montpetit possédait ce genre de leadership qui sait rassembler tout son monde autour d’une cause commune (ensemble!)pour atteindre des résultats incroyables.

À cause de son âge avancé – il a 91 ans – le père Montpetit ne peut envisager le déplacement depuis Sainte-Anne-de-Beaupré où il demeure. Il a cependant tenu à nous dire ceci : « La Villa Youville est l’œuvre de tous les paroissiens de Sainte-Anne. C’est parce que ceux-ci se sont donné la main que le projet fut réalisé. Même le représentant du gouvernement du Manitoba, qui est venu nous expliquer la participation possible de ce dernier, a constaté cette volonté de la part des gens de réaliser la Villa. Et il nous a dit tout simplement : « Avec l’enthousiasme qu’il y a chez la foule en faveur de la Villa, c’est dans le sac! Une fois en marche, les paroissiens ont pris le projet en main et l’ont supermultiplié de sorte qu’aujourd’hui c’est tout un monument et une organisation que la Villa Youville. »

Une résidence pour personnes âgées dans une petite paroisse francophone du Manitoba, c’était du jamais vu. Mais deux ans plus tard, en 1965, la résidence ouvrait ses portes : 25 logements autonomes et 25 hostels (soins de base) avec service de cuisine et d’activités. En y ajoutant le nursing en 1970, elle devenait un modèle nouveau de logement pour aînés « sous un même toit ». Ce modèle a retenu l’attention un peu partout au Manitoba et même dans d’autres provinces.

Ce modèle « sous un même toit » est encore, à mon avis, le modèle idéal de logement pour nos aînés qui ne peuvent, ou ne veulent plus, demeurer seuls dans leur maison familiale. Les conjoints et leurs amis de la Villa sont plus ou moins assurés de pouvoir passer la fin de leur vie ensemble, peu importe leur condition de santé. Ils ne seront pas coupés de leurs réseaux de familles et d’amis. On leur offre un milieu qui veut refléter leurs valeurs familiales, linguistiques, culturelles et religieuses, comme le voulaient nos pionniers de la communauté de Sainte-Anne-des-Chênes en 1965.

Aujourd’hui, la Villa Youville répond aux besoins des aînés francophones non seulement de Sainte-Anne-des-Chênes, mais d’un peu partout au Manitoba francophone. La présence d’un important contingent de médecins tous francophones au Centre médical Seine, avec qui nous travaillons étroitement, d’un hôpital avec services d’urgence 24 heures par jour, d’un bureau bilingue de soins à domicile, d’une clinique dentaire, d’une pharmacie et d’un centre de physiothérapie, tous à distance de marche, nous aide à répondre le mieux possible aux besoins de nos résidents, résidentes et locataires.

La première directrice de la Villa était sœur Anna Gosselin, une Sœur Grise native de La Broquerie. Une aile de la Villa porte aujourd’hui son nom. Elle a été d’un dévouement exceptionnel et reflétait pleinement les valeurs que nous affirmons encore aujourd’hui. Une femme forte, une femme déterminée pour qui le bien-être de « ses résidents » passait avant toute autre chose

Nos célébrations du 50e qui auront lieu le samedi 12 septembre se veulent un témoignage de reconnaissance à l’endroit des Pères Rédemptoristes et des Sœurs Grises. Si la Villa Youville a vu le jour, c’est en grande mesure à cause de leur vision, de leur leadership et surtout, de leur très grande générosité.

Paul Ruest Directeur général de la Villa Youville Le 26 août 2015

 

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Pas question de réinventer la roue

Monsieur le rédacteur,

Je voudrais remercier sincèrement tous ceux qui ont pris le temps de lire et de répondre à ma lettre ouverte. Je suis bien encouragé par le constat que certains d’entre vous ont compris son importance et sa portée socio-communautaire.

Je voudrais vous rassurer très fraternellement que mon intention n’est nullement de recréer la roue. Étant donné que la société humaine ne se reproduit pas à l’identique, mais fonde sa reproduction sur le principe d’évolution, notre roue cependant a besoin de formes plus modernes et mieux adaptées pour améliorer son rendement. La roue étant bien sûr ce que vous avez déjà fait et ce que vous continuez de faire pour notre communauté. Nous allons partir de cette plate-forme comme base de projection de la nouvelle communauté en élargissant le champ de l’action, afin de mieux surmonter les défis réels de la communauté africaine du Manitoba.

En lisant vos réactions à l’endroit de ma lettre ouverte, je m’attarde simplement sur la dominante : je reçois agréablement et favorablement votre ouverture à un nouveau regard; la nécessité que vous soulignez de regarder notre communauté autrement.

Ceci fait appel à une nouvelle vision, à une nouvelle mission et à la redéfinition de nouveaux objectifs qui se démarqueraient de l’aide-assistance. La sagesse africaine est bien claire sur ce point : une aide qui ne nous aide pas à sortir de l’aide n’est pas une aide.

Aussi, l’esprit de cette lettre est d’orienter notre intelligentsia vers la capitalisation de notre culture. Elle doit s’inscrire non seulement dans la logique du social, mais aussi dans une logique économique, c’est-à-dire devenir un facteur de rentabilité. Notre culture égaye, éveille le goût de la vie, nous affirme et conforte notre identité. C’est vrai, mais nous ne la mangeons pas. Pourtant il faut bien manger pour l’exhiber.

Il est donc temps qu’une vision intégrant de façon active le volet entrepreneurial, avec son corollaire le versant financier, même de manière la plus rudimentaire, soit désormais pris en compte dans le nouveau plan d’action communautaire. Plus clairement, que dans chaque activité envisagée en terme de projet ressorte une ou plusieurs opportunités d’emplois permanents ou à durée déterminée.

Mettons donc nos efforts ensemble pour favoriser la réalisation de cette nouvelle dynamique communautaire

Emmanuel Kaldjob Le 28 août 2015

 

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Afin d’illustrer l’importance de chaque vote

Monsieur le rédacteur,

L’économie canadienne est-elle le résultat d’une projection idéologique ou réaliste? Tous et chacun ont trouvé leur part dans le dernier rapport économique du mois de juin- évidence de récession et de croissance simultanément! Réseau action femmes vous invite à examiner qui paie les frais du « budget équilibré ».

Il y a eu des milliers de mises à pied dans les secteurs manufacturier, du détail et dans le service public. Et tous ces gens ont dû subir les contraintes du programme d’assurance-emploi, dont les prestations diminuent avec chaque demande de prestation. Le gouver­nement avait réservé 2 milliards $ pour la formation et l’apprentissage des jeunes pour faciliter leur intégration dans le marché du travail. Mais il a repris cet argent pour boucler le budget « équilibré » et a remplacé les 2 milliards par 200 millions $. Scénario similaire pour les vétérans.

De nombreux organismes à but non-lucratif ont subi des contraintes de revenus, organismes qui subviennent à des populations vulnérables, administrés par des gens engagés, mais mal rémunérés. Nombreux sont ceux et celles qui ont été renvoyés par manque de fonds, malgré l’accroissement des besoins. Le mantra : Il faut faire plus avec moins!

En repoussant l’âge d’éligibilité pour la pension de vieillesse et, par conséquent, le supplément, les budgets futurs seraient bouclés jusqu’au taux de 14 400 $ par année pour deux ans (28 800 $) pour les gens les plus vulnérables de notre société, c’est-à-dire ceux et celles qui n’ont pas eu les moyens d’épargner pour leur retraite.

Parmi d’autres, ils y a les contractuel(le)s, les travailleurs à temps partiel, au salaire minimum; les petits entrepreneurs, les artistes, les nouveaux arrivants, les gens vivant au rural où les emplois se font rares, les personnes vivant avec des handicaps, des parents restés au foyer pour s’occuper de jeunes enfants ou de proches malades, dont, en passant, la majorité seraient des femmes. L’échelonnement du processus sur une longue échéance évoque l’image de cuire une grenouille en la mettant, vivante, dans l’eau froide et en montant la chaleur jusqu’à l’ébullition. Réveillons-nous, les grenouilles!

Les économistes John Maynard Keynes et John Kenneth Galbraith recommandent à l’État d’investir dans les infrastructures dans les moments creux pour repartir l’économie (« prime the pump »/ amorcez la pompe) et ainsi même prévenir les pires creux de l’économie. Vaut mieux assurer que les gens aient des revenus dignes et contribuent leurs énergies pour continuer à faire rouler l’économie plutôt que le gouvernement assèche les ressources du filet social.

Un rapport de l’OCDE affirme que les pays nordiques contribuant en moyenne 54 % (revenus de l’État) offrent une qualité de vie à leurs citoyens et citoyennes et jouissent d’une économie plutôt saine à comparer à la situation que vivent les Canadiens et Canadiennes, au taux de 45 % consenti par le gouvernement canadien.

L’investissement dans les services de garde au Québec est responsable pour un boom économique et les retombées économiques sont positives pour les femmes intégrant ou réintégrant le marché du travail. Voilà une expérience socio-économique sur deux décennies, qui a fait ses preuves. Les impôts recueillis de ces femmes démontrent que ces investissements en valent la chandelle et subventionnent de façon importante les investissements initiaux dans les services de garde.

Le budget fédéral de ce gouvernement profite des épargnes de ses désinvestissements en santé, en assurance emploi, etc., au désavantage des provinces et des territoires qui sont pris avec les déboires des ces politiques idéologiques. Qui en paient les frais? Le contribuable est le même qui paie les impôts fédéraux, provinciaux, municipaux. Est-ce que tous et toutes paient à la mesure de leurs capacités?

Ce n’est pas étonnant que certains citoyens se sentent écartés et cyniques quant à notre système électoral. Ceci illustre l’importance de chaque vote représentant les différents secteurs de notre société. Si les jeunes et les gens marginalisés votaient en grand nombre, le gouvernement représenterait mieux les priorités de la population.

Mais, à part la volonté et l’engagement civique, il faut que ces personnes soient aussi en possession des bonnes pièces d’identité pour pouvoir s’exprimer par scrutin. Informons-nous afin de voter de façon éclairée, basée sur des faits, pour une inclusion sociale accrue et juste.

Gisèle Saurette-Roch, vice-présidente, Réseau action femmes, MB Winnipeg (Manitoba) Le 4 septembre 2015

 

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Des félicitations et une réflexion

Monsieur le rédacteur,

J’ai lu avec intérêt et fièrement l’article annoncé en première page de La Liberté du 2 au 8 septembre 2015 intitulé : La réapparition des statues.

Richard Dorge est un p’tit gars de chez nous. À titre de restaurateur de statues religieuses dans l’église de Sainte-Agathe et ailleurs, il a complété un fameux beau travail. M. Bahuaud, journaliste à La Liberté, a su reconnaître les talents artistiques de Richard et souligner la persévérance de celui-ci. Richard désirait à tout prix compléter le travail ardu qu’était la restauration de ces statues.

Aussi, quel contraste humoristique dans la citation : Restaurer la Sainte Cène, c’était l’enfer.

Une réflexion cependant. Mon épouse et moi avons voyagé dans plusieurs pays d’Europe, y inclus une visite au Vatican. Nous avons également assisté à des célébrations eucharistiques au Mexique, en République dominicaine, au Costa Rica ainsi que dans toutes les provinces canadiennes. Je suis même allé dans des temples hindous en Inde et des temples bouddhistes au Népal.

Nous avons constaté la beauté architecturale de toutes ces églises, cathédrales et temples.

Partout dans les sanctuaires de ces édifices religieux imposants on y avait érigé des statues. Jamais nous avons ressenti qu’elles étaient une distraction afin que l’on se « penche plus sur l’eucharistie ». Ni pour les fidèles, ni pour nous. Bien au contraire, elles ajoutaient à l’ambiance spirituelle, tout en offrant une perspective historique de la communauté religieuse.

Guy Gagnon Sainte-Agathe (Manitoba) Le 8 septembre 2015