À vous la parole
La Liberté – octobre 2015

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Le Sénat à la lumière du 41e Parlement

Monsieur le rédacteur,

Lors du 41e Parlement, des discussions acerbes ont eu lieu au sujet de l’avenir du Sénat et de son abolition. Le gouvernement a aussi soumis la question à la Cour suprême du Canada, qui a confirmé que toute réforme majeure au Sénat nécessitait un amendement à la Constitution. Comble de l’ironie, c’est lors de ce même 41e Parlement que le gouvernement et la Chambre des communes ont clairement démontré, avec leurs multiples projets de loi mal avisés, l’importance d’avoir une deuxième chambre au sein du Parlement.

Nous avons vécu l’excès de pouvoir que peut avoir le bureau du Premier ministre dans le contexte d’un gouvernement majoritaire. Combien de projets de loi omnibus avons-nous vu déposés et mal étudiés à la Chambre des communes? Combien de lois avons-nous vu déclarées inconstitutionnelles par les tribunaux de ce pays? Nous en avons perdu le compte.

Rappelons-nous de la raison d’être du Sénat : une chambre du Parlement qui assure une meilleure représentation des régions et des minorités de ce pays.  C’est, après tout, au Sénat que chaque région du Canada obtient un nombre plus équitable de sièges. C’est aussi le Sénat qui jouit d’une meilleure représentation des femmes, des Autochtones et de groupes minoritaires. Le 41e Parlement a démontré que la Chambre des communes n’était tout simplement pas équipée pour jouer ces deux rôles fondamentaux. Pensons à certains projets de loi qui ont été déposés et adoptés.

Le projet de loi C-60, un des projets de loi omnibus de budget, incluait par exemple une mesure qui pénalisait indûment les caisses de crédit en les traitant, en matière d’imposition, de la même manière que les cinq grandes banques du pays. Or, nous savons que les caisses de crédit jouent un rôle particulièrement important pour nos plus petites communautés en leur offrant des services financiers sur place ainsi que des emplois permanents.  Cette disposition nuisible à l’économie régionale est passée sous le radar à la Chambre des communes, alors qu’elle a été à la source de nombreux débats et questions au Sénat. C’est sans surprise que nous avons appris, l’année suivante, que le gouvernement avait corrigé cette erreur dans un autre projet de loi omnibus.

Pensons à un autre projet de loi qui a été adopté à la Chambre des communes, alors qu’il a fait l’objet de débats vifs au Sénat. Le projet de loi C-377, s’attaquait, sans bonne raison, aux syndicats des travailleurs. Ce projet de loi, approuvé par la Chambre des communes, a été rejeté par les sénateurs en 2013, qui y ont vu une atteinte aux droits des travailleurs. Le prochain gouvernement devra-t-il finalement écouter les préoccupations exprimées au Sénat et faire marche arrière comme ce fut le cas avec les caisses de crédit?  Ou sera-t-il sommé de le faire, encore une fois, par les tribunaux?

Bref, la Chambre des communes a démontré qu’elle ne peut pas, à elle seule, adéquatement veiller aux droits et intérêts des minorités de ce pays, ni adéquatement comprendre les intérêts régionaux affectés par les projets de loi des députés. Ce n’est pas là une condamnation de leur travail. C’est notre système politique, dirigé par les partis politiques et leurs intérêts partisans et électoraux, qui mènent à ce résultat. D’où l’importance d’une deuxième Chambre, celle-ci non élue et reflétant mieux la diversité du pays, qui peut porter ce deuxième regard averti sur les projets de loi.

Le Sénat a-t-il pu accomplir son rôle lors de ce 41e Parlement? Il a eu ses moments de gloire qui ont laissé entrevoir son immense potentiel. Mais il a aussi démontré qu’il était trop souvent, lui aussi, affecté par la politique partisane. Est-ce pour autant une raison de vouloir s’en défaire? Ne vaut-il pas mieux de prendre certaines mesures qui accroîtraient son indépendance?

Maria Chaput, sénatrice (Manitoba)
Le 30 septembre 2015

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Des conseils à Mamadou Ka

Monsieur le rédacteur,

Quelques petits conseils destinés à M. Mamadou Ka, le candidat pour le Parti conservateur dans la circonscription provinciale de Saint-Boniface en vue des élections générales de 2016.

D’abord, on ne lance pas sa campagne électorale en plein milieu de la plus longue campagne fédérale en 125 ans. Parce qu’il y des gens qui maintenant déjà s’apprêtent à sortir leurs fusils!

Ensuite, dans sa grosse carte postale livrée à mon domicile, il a bien fallu se rendre à l’évidence qu’elle ne contient pas un seul mot de français. Quand je pense qu’il s’agit là de l’ancien président de la Franco Manitoban Society…

Et enfin, M. Ka gagnerait à acheter une carte de la circonscription de Saint-Boniface. Parce que mon domicile se trouve dans la circonscription provinciale de Saint-Vital!

Armand Bédard
Saint-Vital (Manitoba)
Le 30 septembre 2016

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L’intelligence émotionnelle de Justin Trudeau

Monsieur le rédacteur,

En tant que psychologue et consultante auprès de gestionnaires depuis maintenant au moins trois décennies, j’ai eu quelques réflexions face à l’appui solide qu’a eu le Parti libéral lors des élections du 19 octobre.

Le soir même des élections, quelqu’un disait : « Justin Trudeau n’est pas si intelligent que ça. C’est plutôt une marionnette. »

Je ne suis pas du tout d’accord. Justin Trudeau a fait preuve d’une grande intelligence émotionnelle lors de la campagne électorale, ce qui l’a mené à une majorité inimaginable.

Ce qui est inclus dans ce type d’intelligence? Une connaissance de soi assez réaliste pour ne pas vivre continuellement dans l’insécurité de ce que les gens vont dire de soi; une capacité de rassemblement des gens; une capacité de stimuler l’enthousiasme et la fierté; l’ouverture et l’humilité de s’entourer de gens parfois plus compétents que nous.

À mon avis, Justin Trudeau fait preuve de toutes ces capacités. Et c’est ce qui nous a rejoints. Il fait preuve d’une grande force intérieure et aussi d’une capacité de connexion chaleureuse avec les gens. Il puise ses paroles d’un lieu qui est enraciné dans l’espoir de vie et des possibilités réelles que nous les Canadiens pouvons vivre.

J’ai l’impression que plusieurs d’entre nous étions écoeurés d’un univers politique mené par la peur, l’amertume et le négativisme. Ces émotions éveillent un univers défensif qui est contraignant, qui rapetisse la pensée plutôt que de la rendre innovatrice.

L’aveuglement de Messieurs Harper et Mulcair par rapport à la grande capacité relationnelle de Justin Trudeau a fait qu’ils n’ont pas vu venir le raz de marée qui les guettait. Ils ont attaqué Justin Trudeau avec sarcasme, mépris parfois. Mais ils n’ont pas vu l’impact qu’il avait sur les gens. Et ils n’ont pas vu à quel point nous en avions ras-le-bol de ce langage si négatif.

Justin Trudeau a réussi à nous rassembler comme Canadiens pour la première fois depuis très longtemps. Il nous a aidés à retrouver la fierté de ce pays qui est le nôtre.

Je crois que nous entrons dans une ère nouvelle qui éveillera une politique de rassemblement et non pas de peur et d’exclusivité.

Charlotte Hébert
Saint-Boniface (Manitoba) 
Le 22 octobre 2015

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