Par Léo GAUTRET

Défenseur des Transcona Railer Express de Winnipeg depuis trois ans, Nicolas Gravel vient d’achever une bonne saison sur le plan personnel. S’il n’a pas soulevé de trophée pour sa première année en tant que capitaine, il a toutefois été élu meilleur défenseur de la Manitoba Major Junior Hockey League (MMJHL). Une récompense qu’il dédit au collectif.

 

À l’évocation de sa saison, Nicolas Gravel préfère enchainer sur de celle qui se prépare. Non pas qu’il ait vécu un exercice 2016-2017 catastrophique, mais comme bon capitaine, il préfère viser les prochains objectifs. « Cette année on se reconstruisait. Nous avons eu beaucoup de blessés et de nouveaux joueurs. Si on a une chance de gagner c’est la saison prochaine. » Engagés dans MMJHL, les Transcona Railer Express n’ont pu accrocher les phases éliminatoires, en finissant avant-derniers au classement. Un championnat terminé en mars, après une défaite contre les Raiders, équipe qui soulèvera le trophée de la ligue, quelques semaines plus tard.

À 20 ans, le Franco-Manitobain de Lorette vient de graduer sa troisième année de psychologie à l’Université de Saint-Boniface. Un établissement qu’il quittera à la rentrée prochaine pour le campus de l’Université du Manitoba où il terminera son cursus. Pour sa première année avec le brassard de capitaine, Nicolas Gravel a su montrer l’exemple. Nommé meilleur défenseur de la ligue, il comptabilise cette saison 8 buts et 32 passes décisives en 43 matches joués. Une récompense qu’il attribue au collectif.

« J’étais pas mal surpris de recevoir ce prix. On peut dire que c’est un trophée pour l’équipe parce que sans eux je n’aurais jamais pu être récompensé. » Une reconnaissance qu’il souhaite mettre à profit pour la prochaine saison des Transcona Railer Express. « Mon rôle c’est d’essayer de faire en sorte que mon équipe clique mieux et d’encourager mes coéquipiers quand ça va moins bien, en leur rappelant que ce n’est qu’un match, et en leur redonnant confiance. Depuis cette année je prends conscience de tous les aspects psychologiques qu’il peut y avoir au hockey. De l’importance des activités avant et après le match. »

Une prise de conscience qui n’est pas étrangère à ses études de psychologie. « Je cherche à utiliser des renforcements positifs pour leur donner le goût de jouer et le moral. Il y a des entraineurs qui croient faire la bonne chose en disant aux joueurs qu’ils sont mauvais mais non, ça les démotive. » Pour Nicolas, la clé se trouve dans la construction d’un groupe. « Le hockey c’est une passion pour moi. Mes coéquipiers deviennent comme des frères. Le meilleur moment c’est quand on arrive à la patinoire avant le match, quand on joue au soccer hors de la glace. On se regroupe, sans téléphone, on oublie les problèmes extérieurs et on s’amuse pendant trois heures, de l’échauffement jusqu’à la fin du match.»

Si comme bon nombre de Canadiens, la sève du hockey coule dans ses veines, Nicolas Gravel a d’autres projets pour sa future vie professionnelle. « Je veux garder le hockey comme un loisir et finir mes études. J’aimerais devenir psychologue scolaire à la Division scolaire franco-manitobaine. » Un objectif qui n’est pas incompatible avec son sport, bien au contraire. « J’ai reçu une bourse chaque année, et une supplémentaire pour ma saison, ça m’aide à financer mes études. »

Auxiliaire remplaçant au Collège Louis Riel pour l’été, il jouera l’année prochaine sa dernière saison dans la catégorie des 17/21 ans. « Je vais trouver d’autres équipes moins compétitives pour ma dernière année à l’Université du Manitoba. » Après ça, le jeune hockeyeur se verrait bien prendre une équipe sous son aile. « Je ne suis pas quelqu’un qui parle à haute voix et qui prend la parole mais j’aimerais coacher des jeunes. »