Léo GAUTRET

À 16 ans, Anatoli Léveillé dispute sa première compétition nationale au Jeux du Canada dans le sport qui l’a vu éclore, le soccer. Sur ses épaules, les couleurs de sa province d’adoption, le Manitoba, qu’il quittera dans quelques jours pour les terrains de Colombie-Britannique.

Le rectangle vert, il en a fait son jardin. Un lieu sacré où ce discret jeune homme trouve son bonheur, et s’exprime sans contraintes. Né en Éthiopie, Anatoli caresse ses premiers ballons à Dire Dawa, dans l’est du pays. À l’âge de 6 ans, il rejoint le Canada et sa famille. « Quand je suis arrivé ici, mes amis adoraient le soccer, donc j’ai commencé à jouer, puis je me suis impliqué dans ce sport. »

Ses premiers touchers de balles, sa technique et ses courses font la différence sur le terrain, et convainquent rapidement un à un ses entraineurs de son potentiel. « Je pense que j’étais déjà naturellement bon avec la balle, puis j’ai pratiqué chez moi, à l’école et en club. » Dès 9 ans, il quitte le Collège Louis Riel pour intégrer le programme de soccer de Glenlawn Collegiate à Winnipeg. Joueur du Bonivital Soccer Club de 12 à 15 ans, Anatoli prend vite ses marques au cœur du jeu de l’équipe. Milieu de terrain organisateur ou attaquant de pointe, le garçon impressionne par ses dribles, ses courses et sa vision du jeu.

« Je suis pas mal technique et physique. J’aime créer des espaces, faires des passes décisives et aussi faire des feintes à mes adversaires pour passer. » Sa technique, au-dessus de la moyenne, se marie à une envie illimitée sur le terrain. « Je perds très peu la balle. Quand je la perds je fais tout ce que je peux pour la reprendre, je cours beaucoup. » Une endurance qui n’est plus à prouver après avoir, année après année, remporté les courses de fond de son école.

Et du souffle il devra en avoir cette semaine pour répondre aux exigences des Jeux du Canada qui prévoient un rythme d’un match de 80 minutes par jour. « On s’est bien préparés physiquement avec les entraineurs. On a de bonnes chances de remporter une médaille, on a de très bons joueurs. Personnellement j’espère la médaille d’or. »

Une dernière aventure qu’il souhaiterait finir en apothéose, avant de quitter le Manitoba pour la Colombie-Britannique le 14 août prochain. Accepté à l’Université de Thompson Rivers de Kamloops près de Vancouver où il a obtenu une bourse pour jouer dans l’équipe universitaire, il ira se mesurer à des joueurs d’un autre calibre. « Je veux me donner à fond pour et aller le plus loin possible, devenir joueur professionnel, et pourquoi pas jouer un jour en MLS (Major League Soccer, NDLR). »