par Jean-Pierre DUBÉ (Francopresse)

Quelque 72,5 % des immigrants au Canada ont déclaré avoir une langue maternelle autre que les langues officielles, selon les données du recensement de 2016 dévoilées le 25 octobre. Hors Québec, la part d’immigrants ayant déclaré avoir le français comme langue maternelle a légèrement progressé. Mais la bonne nouvelle du jour de Statistique Canada est réservée aux autochtones.

Hors Québec, la part de la population immigrante de langue maternelle française a atteint un nouveau seuil. La proportion est passée de 1,3 % de 2001 à 2010 et à 1,4 % de 2011 à 2016. La proportion des immigrants parlant français le plus souvent à la maison en 2016 se situe à 1,3 %.

En milieu minoritaire, aucun immigrant n’a déclaré connaitre le français seulement, alors que 6,1 % d’entre eux connaissent seulement une langue tierce, qui n’est pas une langue officielle.
Au sein de la population de langue française en milieu minoritaire, la part des immigrants a augmenté de 9,9 % en 2006 à 12,8 % en 2016.

L’Ontario n’est toutefois plus, généralement parlant, la destination préférée des immigrants : en dix ans, la proportion ayant choisi cette province a fléchi de 17 %, se soldant à 39 %. Les immigrants préfèrent de plus en plus les Prairies : en 15 ans, la part de l’immigration nationale est passée de 7 à 17 % en Alberta, tandis que le taux en Saskatchewan et au Manitoba pour la même période a grimpé de 2,8 à 9,2 %.

L’Afrique dépasse l’Europe

On note aussi à l’échelle nationale une hausse de la population immigrante en 2016 en provenance de l’Afrique, supplantant l’Europe au 2e rang, derrière l’Asie, toujours en première place.

Si la population immigrante de langue française se maintient, elle ne connait pas les hausses de 5 % espérées par les communautés francophones. On compte entre autres sur l’immigration pour pallier l’assimilation et la dénatalité.

Statistique Canada a révélé en août dernier que la part de la minorité de langue française au Canada, définie par la première langue officielle parlée, est passée de 4,0 % en 2011 à 3,8 % en 2016.

Chez les autochtones par contre, la croissance de la population s’élève d’environ 20 % d’un recensement à l’autre, alors que le reste de la population ne croit pas plus de 4 %. Selon les donnéesrendues publiques le 25 octobre, la population autochtone s’élevait à un record de 1,67 million en 2016. Cette population se divise en trois groupes : les Premières Nations (58 %), les Métis (35 %) et les Inuits (3,9 %).

Selon Statistique Canada, le taux de fécondité au sein de ce groupe n’explique pas à lui seul le taux de croissance élevé. La hausse résulterait de la reconnaissance récente des autochtones par la population canadienne, qui fait en sorte qu’ils sont de plus en plus nombreux à s’identifier lors des recensements.