Peintre depuis son plus jeune âge, Gérald Huberdeau fait le bonheur de Sainte-Anne. Compilées dans un calendrier, ses dernières œuvres mettent en valeur le patrimoine historique de sa ville natale. Un travail accompli avec le cœur, destiné à soutenir des organismes de bienfaisance.

Par Léo GAUTRET

Dans les rues de Sainte- Anne, les gens l’arrêtent, le félicitent, lui adressent des louanges. Il faut dire que son travail, son coup de pinceau, ne cessent de dessiner l’identité de la cité des chênes. « C’est moi qui ai créé le logo de la ville », explique-t-il fièrement. Difficile donc de passer à côté du talent d’artiste que sa maman Suzanne Huberdeau, ne se lasse pas d’admirer. « Il avait deux ans à la garderie, les nourrices l’avaient déjà remarqué. Elles m’avaient dit : “Guettez-le cet enfant-là, il a du talent!’’ »

Une fibre artistique que Gérald Huberdeau a su entretenir jusqu’à aujourd’hui, en dépit de l’obstacle qui s’est présenté à lui il y a 12 ans. Ce soir d’octobre où, les mots ne voulaient pas sortir. Après plusieurs convulsions, Gérald est emmené d’urgence à l’hôpital. S’ensuivent une série de tests qui débouchent sur un diagnostic : « Je suis né avec une tumeur au cerveau. Les médecins appellent ça un hémangiome caverneux. »

Suite à plusieurs opérations, Gérald Huberdeau voit certaines de ses capacités diminuer, comme la parole. Une contrainte qui donne aujourd’hui encore plus d’importance à ses dessins, ses tableaux, qu’il peint chaque jour. Un moyen d’expression illimité qui fait aujourd’hui sa force. « Quand je peins je suis heureux. Ça m’occupe toute la semaine. » En plus de son bénévolat à l’hôtel restaurant La Villa Sainte-Anne, Gérald se rend chaque mardi au Steinbach Arts Council, pour peindre aux côtés d’autres artistes amateurs. « J’y vais avec un ami peintre. C’est un de mes moments préférés, je rencontre tellement d’artistes là-bas. »

Un lieu où il peut donner libre-cours à son imagination, comme pour le calendrier de Sainte-Anne sur lequel il a planché tout l’été. Une idée des Chevaliers de Colomb dont il est membre. « Ils m’ont fait la commande de ce calendrier qui devait représenter les anciens monuments du village. » Le jeune artiste réalise alors quinze peintures en l’espace de trois mois. Des bâtiments qui, pour la plupart, n’existent plus aujourd’hui. « Je me suis inspiré de photos sur Internet, et dans le livre de la paroisse. » De fidèles représentations auxquelles le peintre amateur a ajouté ses propres inspirations.

Sa maman Suzanne reste la première admiratrice de son travail. « Il réussit tout ce qu’il fait. Ce calendrier, il l’a fait bénévolement, avec son cœur. Il met vraiment Sainte-Anne en valeur. » Un calendrier destiné à récolter des fonds pour la banque alimentaire, l’Accueil Kateri Centre, les œuvres des Chevaliers de Colomb ainsi que les comités culturels de la communauté rurale. L’idée comble de plaisir Gérald Huberdeau, déjà prêt à reprendre le pinceau pour un prochain numéro. « C’est tellement super de savoir que mon travail va servir à d’autres personnes.»