Le nouveau conseil d’administration de la Société de la francophonie manitobaine (SFM) compte 20 membres depuis le 12 octobre 2017. À terme, ils seront 22. Semaine après semaine, La Libertés’entretiendra avec chacun d’entre eux pour mieux comprendre leurs priorités, leur parcours, leurs motivations. Et faire ainsi découvrir aux lectrices et lecteurs les porte-parole de la francophonie post-refonte.

Par Valentin CUEFF

Pendant 27 ans, les Franco-Manitobains ont pu écouter Suzanne Kennelly sur Radio-Canada. Ils ignorent peut-être que l’ancienne animatrice attendait impatiemment de pouvoir faire entendre sa voix – entendez par là, de s’engager pour défendre les intérêts de la francophonie.

Une démarche impossible pendant ses années en ondes, où elle avait un devoir de réserve. « Tout ce temps-là, je ne voulais jamais prendre le risque de compromettre mon indépendance. Maintenant, j’ai senti que c’était mon tour, et que c’était mon devoir de m’engager. »

Arrivée en 1986 au Manitoba, la Québécoise d’origine n’est jamais repartie. Le sourire aux lèvres, elle décrit ce choix comme « la plus sage décision » qu’elle et son mari ont prise. À la retraite depuis 2014, elle renoue désormais avec ses premières amours, la musique, et cherche en parallèle à s’impliquer dans les affaires francophones.

Depuis le 12 octobre 2017, Suzanne Kennelly endosse le rôle de représentante des aînés au CA de la SFM. Un poste qui lui a été proposé par la Fédération des aînés francomanitobains (FAFM), dont elle est aussi membre du CA depuis le 30 novembre. Deux mandats qu’elle perçoit comme un « immense honneur et un grand cadeau ».

À son sens, la présence de la FAFM au sein de la SFM est bénéfique pour les deux organismes. « C’est formidable de voir qu’on a un siège aux instances décisionnelles. J’en suis très contente, parce que les aînés sont une partie importante de la population francomanitobaine, et ils ont leur mot à dire.

« C’est un lien essentiel qui va être établi avec la SFM, et qui nous donne une place officielle dans la revendication pour les francophones. »

Et les aînés, environ 1 200 d’après l’organisme, sont loin de se reposer sur leur lauriers, explique l’ancienne radiocanadienne : « On n’est pas assis sur nos chaises berçantes à penser au passé. C’est un groupe incroyablement dynamique, qui a un pouvoir par l’expérience. Ce sont des gens qui sont encore en mesure de donner énormément à la communauté. »

Au coeur des sujets qui importent aux plus de 50 ans, on trouve la santé. « C’est le dossier sur lequel il y aura, je pense, le plus de travail à faire. Il faut s’assurer qu’ils ont accès à tous les services auxquels ils ont droit. » Suzanne Kennelly se dit par ailleurs impatiente de voir au fil du temps cette nouvelle SFM en action. « Je fonde beaucoup d’espoir sur cette nouvelle structure. J’espère que ça va encore mieux prouver l’énergie de la communauté francomanitobaine.

« C’était beaucoup demander, à huit personnes, d’avoir tous les dossiers francophones sur les épaules. Je vois donc un avantage à ce qu’on soit plus de gens autour de la table. Je pense qu’il faut donner la chance aux coureurs. On va essayer et on va voir si c’est efficace. Personnellement, je suis une éternelle optimiste. ».