La star des petits des années 1980 et 1990, qui maintenant sont grands, et leurs parents un peu plus vieux, ont en masse donné libre cours à leurs émotions sur les modernes réseaux sociaux à l’annonce du décès prématuré à l’âge de 58 ans de la Fransaskoise de naissance Carmen Campagne, qui a succombé à un cancer le 4 juillet.

Par Bernard BOCQUEL

Autant dire qu’il n’y a pas beaucoup de foyers francophones, au Québec en particulier, dans lesquels on ne trouverait pas au moins un album de Carmen Campagne. L’artiste qui a renouvelé le genre de la chanson pour enfants a vendu au moins un million de disques et de vidéos au Canada, ainsi que 200 000 en France.

Des chiffres qui soulignent son succès inégalé sur une décennie. En octobre 1994, à l’occasion de la sortie de son sixième album, le journaliste culturel du Devoir Pierre Cayouette avait été le premier à la surnommer « la diva des garderies ». (1)

Une anecdote qui remonte à l’apogée de son succès résume l’impact du phénomène original qu’elle avait réussi à susciter. C’était vers 1996 au traditionnel Festival des Montgolfières de Saint-Jean-sur-Richelieu.

Les organisateurs attendaient de 2 000 à 4 000 personnes. Plus de 10 000 sont venues à la rencontre de la diva, congestionnant le Pont Champlain. Après le spectacle, Carmen Campagne, dans un élan de générosité coutumier, a passé des heures et des heures à signer des autographes pour des enfants qui avaient été frustrés de ne pas la voir.

Sa popularité ne s’est pas démentie jusqu’au tournant du millénaire. Pour être entrée dans les coeurs avec des chansons comme Un bon chocolat chaud, La moustache à Papa et La vache en Alaska, Carmen Campagne restera sans aucun doute une artiste bien vivante pour des générations à venir.

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(1) On peut lire l’article La diva des garderies sur le site de la Montagne secrète : www.lamontagnesecrete.com/la-diva-des-garderies/