Le Canada reconnait le français et l’anglais à titre de langues officielles. Pourtant, ces deux langues ne sont pas représentées de façon équitable à travers le pays : seule une minorité parle le français.

 

Par Samuel GOSSELIN-BÉLANGER (Francopresse)

 

Selon le dernier recensement de Statistique Canada, environ 7,5 millions de Canadiens identifient la langue française comme étant leur langue maternelle. En 2016, cela représentait 21,4 % de la population. De ce nombre, environ 6 millions proviennent du Québec, où le français est reconnu comme seule langue officielle. Le reste du pays, soit neuf provinces et trois territoires, compte moins de deux-millions de francophones.

Sur une période de 10 ans (de 2006 à 2016), le nombre de personnes ayant comme langue d’usage le français a considérablement diminué. Statistiquement, la baisse s’est fait sentir dans sept provinces, le statuquo dans deux provinces et une augmentation dans quatre provinces.

Le français en chute libre, l’anglais à la hausse

L’un des facteurs qui pourraient expliquer cette décroissance est la transmission partielle du français à la maison. En 2016, selon Statistique Canada, « près de 8,2 millions de Canadiens ont déclaré parler le français à la maison. Cela correspondait à 23,4 % de la population, en baisse par rapport à 2011, qui s’élevait plutôt à 23,8 % des Canadiens. »

Lorsqu’il est question d’entretenir une conversation en français, les chiffres sont d’autant plus alarmants au Canada hors Québec; en 2011, 117 840 personnes pouvaient parler le français contre 112 055 en 2016, ne représentant ainsi que 0,4 % de ce bassin de population. Il apparait néanmoins que la connaissance du français à l’extérieur du Québec connait, selon le dernier recensement, une légère hausse en passant de 2 584 690 personnes en 2011 à 2 741 720 en 2016.

Contrairement au français, la langue anglaise a connu une progression constante entre 2011 et 2016. Au Canada, exception faite du Québec, 23 385 075 millions d’individus peuvent soutenir une conversation en anglais, ce qui représente 87,6 % de la population globale du pays. De plus, une majorité des Canadiens, soit 97,4 %, connait l’anglais.

Malgré une forte présence de l’anglais au Canada hors Québec, cette dernière a subi une baisse au Québec. Selon Statistique Canada, la langue maternelle anglaise a chuté au cours des cinq dernières années. En 2011, 7,7 % de la population, soit près de 600 000 habitants, considérait l’anglais comme leur langue maternelle. Au recensement de 2016, cette même valeur est passée à 7,5 % de la population.

Relevons qu’à l’instar des francophones vivant en situation linguistique minoritaire, les Anglos-Québécois possèdent des droits qui sont accordés par la législation québécoise. Les instances gouvernementales ainsi que les services de santé se doivent d’offrir des services dans les deux langues.

Un Canada polyglotte

Malgré la décroissance constante du français au pays, la présence d’autres langues prend de l’ampleur. En 2016, c’était notamment le cas du mandarin, du cantonais et de l’espagnol, chacune comptant plus de 500 000 locuteurs.

La croissance fulgurante de ces langues est proportionnelle à l’immigration internationale de plus en plus marquée. En effet, «en moyenne, au cours des 20 dernières années, environ 235 000 nouveaux immigrants sont venus s’établir au Canada annuellement, dont plus de 80 % n’ont ni le français ni l’anglais comme langue maternelle», selon Statistique Canada.