Trente jours. Seize artistes. Quatorze murales. Neuf évènements. Sept ateliers. Deux expositions. Ces quelques chiffres résument le mois de septembre de Chloe Chafe, co-directrice du collectif Synonym Art Consultation, à l’origine du festival de murales Wall-to-wall. Au milieu de ce marathon artistique, elle explique la raison d’être de ce festival.
Par Morgane LEMÉE
Wall-to-wall. Si le nom de ce festival de murales ne vous dit rien, ce qui en résulte est pourtant bien présent dans votre vie quotidienne. Ne les avez-vous jamais vues? Une jeune fille autochtone, haute en couleurs, sur un mur gigantesque du North End. Un bison sur fond bleu à La Fourche. Des façades d’établissements comme le Good Will Social Club, le Handsome Daughter ou le salon Hunter and Gunn. À travers la ville, des bâtiments entiers prennent vie grâce au festival Wall-to-wall, qui se déroule chaque mois de septembre, depuis six ans.
Le centre nerveux de ce festival, là où ses oeuvres pullulent, c’est la rue Sherbrook. Là aussi se trouve le QG de Synonym Art Consultation, un collectif créé par Chloe Chafe et Andrew Eastman. Leur mission? Rendre l’art accessible à tous, à travers des opportunités de mentorat, des ateliers, des évènements, le tout dans une atmosphère d’inclusion et de communauté. Avec le festival Wall-to-wall, c’est carrément 30 jours consacrés à cette mission.
Pourquoi un festival d’un mois entier? « Il existe des festivals où 30 murales sont peintes en une semaine et vous vous demandez : C’est quoi l’histoire? Qui sont ces artistes? Nous, on a voulu prendre le temps, pour s’assurer que la communauté puisse connecter avec les artistes, les rencontrer, échanger avec eux. Pour que les artistes aient toute notre attention aussi et pour que ceux d’ailleurs puissent se sentir vraiment accueillis chez nous. »
En fait, Wall-to-wall se veut bien plus qu’un événement d’art ou de murales. Ayant pour mots-clés partenariat, collaboration et mentorat, ses créateurs se sont alliés avec Graffiti Art Programming. Chloe Chafe : « On a vraiment étendu nos partenariats et c’est ça qui a permis au festival d’exploser. On est déjà en train de planifier le festival de 2020 et, ce qui est sûr, c’est qu’on veut sécuriser ces partenariats. On veut continuer de nourrir le festival en laissant tout le monde s’exprimer. Parce que Andrew et moi, on peut voir que jusqu’à un certain point. Le succès est là, dans la diversité des artistes et des collaborations. »
Désormais, le festival ne se limite plus au périmètre de Winnipeg. En 2019, c’était le lancement du Rural Mural Tour. Wall-to-wall s’est rendu à Boissevain en juin et à Brandon en juillet. La tournée continuera en 2020, même si les lieux sont encore à déterminer. Chloe Chafe : « En région rurale, il y a parfois trop peu de programmes ou de ressources d’art disponibles. On veut vraiment s’assurer que tout le monde ait accès à l’art de rue, même à toute forme d’art, peu importe où vous habitez dans la province. »