Le « Printemps érable », les « carrés rouges », ça vous rappelle quelque chose ? C’était en 2012, inoubliable printemps de grèves étudiantes contre la hausse des frais de scolarité. Je me souviens d’avoir été portée par une immense espérance devant ces milliers de jeunes défilant dans les rues du Québec, impressionnée par le discours et la manière de faire de leurs porte-paroles. À l’instar de beaucoup de citoyens de tous âges, j’ai arboré le carré rouge des étudiants. Leur mobilisation m’a redonné confiance en l’avenir.

 

Par Mychèle FORTIN, chroniqueuse (L’Eau vive)

 

C’est ce que j’ai ressenti quand j’ai découvert Greta Thunberg. De l’espoir. Tout le monde connaît désormais la jeune activiste environnementale suédoise. Celle qu’on a appelée « la Jeanne d’Arc de l’environnement » porte sa cause sur toutes les tribunes et inspire des millions de jeunes (et moins jeunes). Il y avait longtemps que scientifiques et autres gens concernés parlaient des changements climatiques. Greta Thunberg les a propulsés à l’avant-scène.

Changer le monde pour le sauver est un énorme défi. Il y a urgence. Et puisque « les fils repus du 20e siècle » ne bougent pas, ce sont les enfants du 21e siècle qui s’apprêtent à prendre les commandes.

 

Lire la chronique dans son intégralité sur le site du journal L’Eau vive

 

« Le vrai changement arrive, que cela vous plaise ou non »

Ils sont nombreux, ces adolescents et adolescentes qui font une différence grâce à leur militantisme et leur leadership. Qui prennent les commandes.

Il y a Autumn Peletier. Celle qu’on appelle « la gardienne de l’eau » est une Anishinaabe de l’île Manitoulin dans le nord de l’Ontario, membre de la Première Nation de Wiikwemkoong.  Elle a 15 ans. Elle en avait 14 quand elle a été nommée commissaire en chef de l’eau par la Nation anishinaabe. En septembre, au lendemain de la grande marche avec Greta Thunberg, elle s’est adressée à des centaines d’invités internationaux au siège de l’ONU à Manhattan. C’était la deuxième fois qu’elle y prenait la parole. L’année dernière, elle avait exhorté l’Assemblée générale à prendre position pour la planète. Cette fois, elle a rappelé à la communauté internationale le caractère sacré et l’importance de l’eau potable. « Je l’ai dit et je le répète : on ne peut pas manger de l’argent ni boire du pétrole. »

ll y a Xiuhtezcatl Martinez. Âgé de 19 ans, le jeune homme est un « vieux » militant environnemental. Sa première apparition publique remonte à l’âge de six ans. Plus jeune membre du Youth Council de Barack Obama, intervenant sur les politiques environnementales aux Nations Unies, l’artiste hip-hop est au premier plan des mouvements de conservation de la nature. Il est le fondateur et directeur de l’organisme environnemental et social Earth Guardians, une organisation mondiale dédiée à la conservation de la Terre.

Il y a Melati et Isabel Wijsen. Les sœurs indonésiennes avaient 12 et 10 ans lorsqu’elles ont créé leur compagnie Bye Bye Plastic Bags il y a six ans. Leurs efforts ont débouché, en décembre 2018, sur l’interdiction du plastique à usage unique sur l’île de Bali.

Et il y en a d’autres. Que ce soit pour l’environnement ou la justice sociale, les enfants du 21e siècle se mobilisent sur tous les fronts. Sur tous les continents.

 

Plus près de nous, qu’on se rappelle le discours de l’ancienne présidente de l’Association jeunesse fransaskoise (AJF), Gillian Théoret, lors du Rendez-vous fransaskois de 2017, qui avait lancé un vibrant message dénonçant l’intimidation qui sévissait alors dans la communauté fransaskoise. Ce vibrant plaidoyer avait fait réfléchir bien des adultes.

D’ailleurs, l’AJF organise, cette année encore, le Parlement Jeunesse fransaskois, du 6 au 8 décembre prochain. Cette simulation parlementaire permet à des jeunes de 12 à 25 ans de s’initier aux rouages de l’appareil gouvernemental et de débattre sur des projets de loi fictifs mais « tout à fait révélateurs de la réalité actuelle que vivent les jeunes de partout à travers la province ». Il sera donc fort intéressant de connaître les sujets qui feront l’objet de débats.