Le Centre Flavie-Laurent soulignait ses 40 ans d’existence le 14 novembre. Alors que l’organisme qui vient en aide aux plus démunis de notre société reçoit de plus en plus de dons matériels, la place manque pour les entreposer. Une de plusieurs raisons pour lancer une campagne de financement.

Par Ophélie DOIREAU

Avril 2020 a été fixé comme date butoir pour la campagne de financement du Centre Flavie- Laurent. L’objectif premier est clair : se donner les moyens financiers pour trouver un local plus grand afin de mieux pouvoir mener à bien sa mission de desservir en dons matériels les démunis. Le Centre sert plus de 7 000 familles chaque année.

Julie Turenne-Maynard, la présidente du conseil d’administration du Centre Flavie-Laurent : « Notre objectif est de récolter 1,2 million $. Ça peut paraître beaucoup. Mais la Corporation catholique de la santé du Manitoba (CCSM) et Caisse Groupe Financier (CGF) ont déjà annoncé de belles contributions. »

Ainsi, Léo Charrière, le président de la CCSM a annoncé lors du Gala célébrant le 40e anniversaire du Centre que son organisation verserait un dollar pour chaque dollar de don jusqu’à concurrence de 250 000 $. Par ailleurs, cette même soirée du 14 novembre, Joël Rondeau, le directeur de CGF a fait part d’une contribution de 25 000 $.

La présidente explique l’urgence pour l’organisme de charité de s’agrandir : « Le but est certes que nous puissions trouver un local plus spacieux. Mais qui est également bien desservi au niveau des autobus, et qui possède un stationnement.

Gilbert Vielfaure, le directeur du Centre renchérit : « Notre local fait 8 300 pieds carrés. Pour mener à bien notre mission, il nous faudrait au moins le double d’espace. Nous ne pouvons pas nous permettre de refuser les dons matériels que nous recevons. Surtout que la demande de nos clients démunis ne fait qu’augmenter. Nous sommes dans l’obligation d’entreposer des dons à l’extérieur, dans des conteneurs. Nous en avons deux qui se trouvent près du quai de déchargement. »

Au-delà du manque de place pour entreposer le matériel reçu, d’autres défis peuvent survenir, comme le stationnement. Gilbert Vielfaure explique : « À l’heure actuelle, nous n’avons pas notre propre stationnement. Il appartient au Centre Saint-Louis, qui nous le prête grâcieusement. Mais il se peut que dans l’avenir, ils en aient besoin aussi. Nous pourrions nous retrouver sans terrain de stationnement. Et là nous aurions un gros problème. »

Autre souci majeur : le développement du bénévolat en faveur de Flavie-Laurent s’avère presque impossible. « Il y a des jeunes qui nous contactent pour être bénévoles. Mais on ne peut pas les accueillir. Aujourd’hui nous comptons environ 80 bénévoles. On en voudrait davantage. Le fait qu’on ne puisse pas accueillir de nouvelles personnes est aussi un péril pour notre futur. »

Il y a aussi toute la question des partenariats. « On aimerait développer davantage de services pour nos clients.

« À un moment donné, nous pensions établir un partenariat avec Moisson Winnipeg. Ça nous aurait permis d’offrir des denrées non périssables. Mais nous n’avons pas pu le faire par manque d’espace.

« Aussi, par exemple, nous souhaitons mettre en place un service de raccommodage. Pour l’instant, les personnes apportent les affaires chez eux et réparent eux-mêmes quand c’est nécessaire. »

Par ailleurs, le Centre Flavie-Laurent possède un département de recyclage. « On voudrait accroître notre activité de recyclage. L’année dernière, nous avons recyclé 150 tonnes de vêtements et 300 000 livres de matériaux divers. »

L’élargissement des activités serait possible dans un local plus vaste. C’est cette impossibilité de déploiement des services qui dérange le plus Julie Turenne-Maynard. « Ce n’est pas parce que nous servons des personnes en état de précarité qu’elles n’ont pas le droit d’être accueillies avec dignité.

« Actuellement le Centre ne nous le permet pas vraiment. L’espace d’accueil est trop petit, les choses sont entassées, empilées. Et il se peut que les clients ne voient pas certains objets dont ils ont vraiment besoin. Ou parfois ils risquent de se blesser en cherchant à les atteindre. Nous voulons les recevoir dans un espace correct. Il en va de même pour les bénévoles. Nous souhaitons leur offrir un environnement optimal. »

« Nous sommes les seuls pour la mission que nous remplissons. Par exemple, il me semble qu’aucun autre organisme ne propose de la literie. Flavie-Laurent est incontournable dans ce domaine de service. Ça explique en partie l’augmentation de la demande à laquelle nous voulons faire face.

« Aussi, nous sommes reconnus pour notre travail. De plus en plus d’organismes envoient des personnes vers nous. Nous mesurons cette reconnaissance au travers de la diversité du monde qui vient chez nous. À un temps, on asssurait une aide à Saint-Boniface, maintenant la demande vient de partout à Winnipeg. Il y a aussi des personnes des municipalités rurales qui font appel à nous. En fait, nous desservons toute la province. »