Près de 40 ans après sa première exposition au Centre culturel franco-manitobain, l’artiste visuel manitobain Hubert Théroux revient avec Nos Saisons. Une trentaine de toiles représentant son thème de prédilection, liées à ses racines : les paysages des Prairies.

Par Mathilde ERRARD

Des paysages de forêts enneigées, des vaches broutant dans un champ embrumé ou encore des nuages aux reflets roses et bleus au dessus des prairies.

Sans étonnement, Hubert Théroux affirme en souriant : « Ce sont mes racines. La campagne, la nature, c’est ce que j’aime peindre. Il n’y a pas d’artifice, ou très peu. J’apprécie être dehors. »

Ce Manitobain a grandi sur la ferme de ses parents à cinq kilomètres du village de Cardinal, près de Notre-Dame-de-Lourdes. Dès ses 14 ans, il a commencé la peinture à l’huile et a suivi des cours de dessin par correspondance de l’École d’art de Washington à New- York.

Durant son parcours, la photographie est aussi devenue sa passion, puis son métier, dans les années 1970 principalement.

Mais, affirme-t-il, « je suis peintre avant d’être photographe ». Son oeil de photographe trahit le réalisme de ses paysages.

L’artiste explique d’ailleurs qu’il peint à partir de ses photos. « Je commence très souvent par capturer plusieurs angles d’un paysage. Je rentre un peu dans une sorte de rêverie dans ces moments-là. Puis quelques jours ou semaines après, je regarde mes images et je me replonge dans le paysage, l’ambiance et je commence à peindre. »

Hubert Théroux accorde beaucoup d’importance aux ombres et lumières. Le nom de l’exposition Nos saisons reflète bien son style. « Pour cette exposition, j’ai commencé à peindre il y a un an et demi environ.

« C’est à mi-parcours que j’ai proposé ce titre. En fait, j’ai peint les saisons de notre province et chacune d’entre elles offrent des lumières différentes », indique-t-il en décrivant une large toile, Coppermine Sunset, représentant en partie, les reflets de sapins sur un lac au couché du soleil.

Toujours sur le thème du paysage, il dit apprécier aussi les peintures de Roger LaFrenière ou celles des peintres du début du 20e siècle du Groupe des Sept.

« J’aime leurs paysages simplifiés et les couleurs qu’ils utilisent. J’estime que la couleur dans un tableau est un élément plus important que la forme ou le choix du sujet. Dans les toiles du Groupe des Sept, leurs couleurs sont pratiquement inventées. Ce n’est plus vraiment le réel qui dicte les couleurs, mais les émotions des peintres. »

Dans un 21e siècle où l’art contemporain rime souvent avec abstraction, Hubert Théroux tranquillement assume son style réaliste.