Les premiers ministres provinciaux Blaine Higgs (Nouveau-Brunswick), Doug Ford (Ontario) et Scott Moe (Saskatchewan) ont signé un accord, samedi, pour collaborer au développement et à la mise en service de petits réacteurs nucléaires. Les deux entreprises qui travaillent sur ces projets à Saint-Jean (Nouveau-Brunswick) espèrent que cette entente incitera Ottawa à accorder des subventions.

 

Par Cédric THÉNEVIN (Acadie Nouvelle)

 

Des entreprises pourraient les assembler en usine et les installer dans les provinces, ainsi que les exporter dans le monde entier. L’enjeu est donc double : remplacer les centrales au charbon, comme celle de Belledune, par des installations qui n’émettent pas de carbone et créer des emplois.

Les trois gouvernements provinciaux n’ont pas pris d’engagement budgétaire. Ils ont promis de se rencontrer dans les quatre prochains mois pour discuter de stratégies. Ils prépareront par ailleurs une étude de faisabilité d’ici à l’été prochain avec Énergie NB, Ontario Power Generation et SaskPower. Ils y incluront une étude du marché dans leurs territoires, au Canada et dans le monde.

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Convaincre Ottawa

Le Nouveau-Brunswick a aidé deux entreprises concurrentes à développer la technologie de petits réacteurs nucléaires à Saint-Jean : ARC Nuclear Canada et Moltex Energy. Le précédent gouvernement, dirigé par Brian Gallant, a investi 5 millions de dollars dans chacune d’elles en 2018, alors qu’elles font face à une douzaine de rivales au Canada.

« Le Nouveau-Brunswick est la seule province qui a mis de l’argent sur la table pour aider une entreprise comme la nôtre, souligne le PDG d’ARC Nuclear Canada, Norman Sawyer. C’est elle qui a montré le chemin dans le développement de cette nouvelle technologie. »

Les deux entreprises espèrent que l’association entre Blaine Higgs, Doug Ford et Scott Moe convaincra le gouvernement d’Ottawa d’accorder des subventions à son tour. Ce dernier n’a pas répondu aux sollicitations de l’Acadie Nouvelle. Il a toutefois souligné en 2018 son intention de miser sur les petits réacteurs modulaires.

« Pour qu’ils fonctionnent au Nouveau-Brunswick, on a besoin du soutien fédéral », affirme M. Sawyer. Il souhaite 20 M$ pour son entreprise.

« Nos investisseurs donneront deux fois cette somme, si elle est accordée », promet-il.

« Je pense que le gouvernement fédéral est vraiment intéressé, témoigne le PDG de Moltex Energy pour l’Amérique du Nord, Rory O’Sullivan. On a eu plusieurs réunions avec lui. Il faut partager le risque du développement technologique. »

Une énergie sans carbone

« Les petits réacteurs modulaires pourraient produire une énergie propre à faible cout », affirme le gouvernement du Nouveau-Brunswick, dans un communiqué de presse. Il oublie de mentionner la problématique des déchets nucléaires.

« C’est de l’électricité sale, s’insurge le député vert, David Coon. Il y a un choix d’avenir à faire entre l’énergie renouvelable et l’énergie nucléaire. Pour moi, la première option est la bonne. »

Le parlementaire s’inquiète aussi de la sécurité des petits réacteurs modulaires. Il estime enfin que leurs couts sont imprévisibles.

Énergie NB a prévu en octobre qu’un d’entre eux pourrait être construit dans la province à partir de 2025 pour être terminé en 2030. ARC Nuclear Canada ou Moltex Energy devraient l’installer à proximité de la centrale de Point Lepreau.