L’état d’urgence auquel La Municipalité de La Broquerie a fait face en octobre a entraîné la mise en place d’un système d’alerte souple et efficace. Du même coup, les responsables municipaux s’emploient à rendre le numérique accessible pour tous.

Par Ophélie DOIREAU

Le conseil municipal de La Broquerie a pris l’initiative de mettre en place le système d’alerte Connect. Louis Tétrault, le coordonnateur des états d’urgences à la municipalité, explique : « Nous avions déjà des moyens de communiquer avec les résidents. Mais ce n’était peut-être pas assez performant. Nous réfléchissions à un autre dispositif depuis un peu plus d’un an. Nous ne nous sentions pas vraiment bien préparés pour lancer une initiative.

« Mais avec l’état d’urgence d’octobre, nous nous sommes rendu compte qu’il était important de pouvoir communiquer effacement avec toute la municipalité. »

La Broquerie compte environ 7 000 résidents. En cas d’incidents, il est difficile pour la municipalité de gérer tous les coups de fil de demandes de renseignements et de pouvoir satisfaire tout le monde.

Précisions de Louis Tétrault : « Connect va permettre à tous les résidents qui s’inscrivent (1) de recevoir des informations sur ce qui se passe au sein de la municipalité. Par exemple, si les ordures ménagères sont ramassées le lundi au lieu du vendredi, parce qu’il y a eu un problème. Les gens le sauront directement.

« Nous avons également mis sur pied un filtre qui permet de cibler la zone géographique à laquelle nous allons envoyer un message. Si un arbre est tombé et bloque une rue, seuls les résidents de ce quartier seront informés.

« Nous leur proposons de communiquer par message sur cellulaire, sur le téléphone fixe, par les réseaux sociaux, par courriel. Le but est de pouvoir toucher le maximum de personnes de la municipalité. Le message d’alerte sera disponible dans les deux langues : français ou anglais.

« Nous voyons là aussi l’opportunité de désencombrer le réseau pour les appels vraiment urgents. Lorsque 7 000 personnes téléphonent en même temps, le réseau est en surcharge. »

Ce dispositif n’est pas nouveau. « La Municipalité de Ritchot a déjà lancé son propre système il y a cinq, six mois. Quasiment toutes les municipalités ont un contrat avec la société All Net. Cette société gère les sites internet et les retranscriptions des procèsverbaux pour les conseils municipaux.

« C’est cette compagnie qui a proposé le service Connect à la municipalité. Nous travaillons avec eux depuis cinq ans. »

Le 4 décembre à 17 h 30 les résidents ont reçu un appel sur leur téléphone fixe leur expliquant le fonctionnement du nouveau dispositif et les invitant à s’inscrire sur la liste pour recevoir les alertes.

« Ce dispositif vient en complément du système d’alerte fédéral et provincial. Il arrive que la Province nous envoie une alerte disant, par exemple : Risques importants de neige à Brandon. Faites attention. Mais nous à La Broquerie, ça ne nous concerne pas. Alors nous décidons parfois de ne pas partager l’information. Notre dispositif vaut uniquement pour la municipalité.

« C’est le coordonnateur des états d’urgences, avec l’aval du conseil municipal, qui décide de lancer le message d’alerte.

| Un problème de réseau au rural

Ce système s’inscrit dans une logique de pallier les problèmes de réseaux au rural. Louis Tétrault est formel : « Si tu quittes La Broquerie, six kilomètres après tu n’as plus de réseau. Dans les maisons, si tu n’as pas de booster, tu ne peux pas accéder à internet. Ce sont des frais supplémentaires pour les résidents. Certains n’ont pas accès du tout à l’internet.

« Ottawa annonce depuis 20 ans que c’est une priorité de mieux desservir le rural en termes de réseau. Nous ne les avons pas attendus pour mettre en place notre propre réseau. Des sociétés privées ont pris le relais et ont décidé d’offrir des solutions. »

(1) Pour vous inscrire : http:// www. labroquerie. com/f r/p/ connect-labroquerie