Parler de politique, du gouvernement intrigue et intéresse certains jeunes. Les jeunes francophones de 14 à 25 ans du Manitoba ont l’opportunité de s’y confronter avec le Parlement jeunesse franco-manitobain (PJFM) qui existe depuis 1983. (1) Cette année, il aura lieu du 7 au 9 février.

Par Amandine CANGE

Le Parlement jeunesse franco-manitobain fonctionne par les jeunes et pour les jeunes. Sébastien Leclercq, le premier ministre de l’édition 2018 et 2019, donne quelques explications : « Le cabinet du parlement est le comité exécutif. Ce sont eux qui se chargent de l’organisation. Au Manitoba nous sommes une entité à part. Dans les autres provinces, c’est généralement leur conseil jeunesse provincial qui s’occupe de l’organisation.

« Dans le cabinet on retrouve le premier ministre, le vice premier ministre, le président, le vice-président, le leader de la chambre, trois ou quatre ministres suivant les années, et deux whips. (2) »

Créer des liens, perfectionner son allocution, s’informer sur le Parlement : voilà quelques unes des raisons qui ont poussé Xavier Champagne, élève de 12e année au Centre scolaire Léo-Rémillard, à s’inscrire au PJFM. « C’est en 9e année que je me suis inscrit pour la première fois. Je voudrais poursuivre des études en droit pour devenir avocat. Alors pour moi, simuler ce qui se passe au Parlement était vraiment une bonne opportunité. »

En effet, les jeunes qui participent au PJFM, se rendent au Palais législatif afin de rendre la simulation plus crédible. « Lors de la simulation, chacun a son rôle à jouer. Il y a sept membres du cabinet qui se chargent de l’organisation de la simulation. Les membres sont élus chaque année. »

Les sujets amenés lors du PJFM peuvent être d’actualité, ou non. « Nous voulons montrer comment se déroule une réunion parlementaire, mais nous voulons aussi que tout le monde ait du fun. Nous ne dévoilons pas les sujets en avance afin de garder un peu de suspens. Le débat peut tourner autour de l’actualité politique, ou sur un sujet purement fictif et absolument farfelu. » Sébastien Leclercq rajoute : « Nous ne débattons pas de manière sérieuse tout le temps. Nous voulons donner du plaisir aux participants. Le PJFM est ouvert aux personnes qui ont un intérêt pour l’improvisation, le théâtre, et l’art oratoire. »

Participer au PJFM apporte aussi beaucoup, estime Xavier Champagne. « Ça permet de pratiquer sa manière de parler, sa manière de défendre ses arguments. Je suis certain que ma participation au PJFM a grandement contribué à ma victoire au championnat d’art oratoire national. C’est une fierté pour moi d’être membre du PJFM. » Maintenant à sa quatrième participation, le jeune homme a été élu premier ministre. « Je suis très fier d’être le premier ministre cette année. Avec les membres du cabinet, nous organisons la simulation parlementaire. »

Malgré l’enthousiasme de Xavier Champagne, il note une baisse de participation. « En 2018, nous étions une quarantaine, en 2019, une trentaine. On avait un noyau solide, mais avec la limite d’âge, ils ne peuvent plus participer. On espère une nouvelle vague en provenance du secondaire. On veut toucher de nouveaux jeunes pour recréer une nouvelle dynamique. »

Sébastien Leclercq explique cette baisse : « Il y a deux choses qui peuvent expliquer la baisse de fréquentation. La première est la variation d’année en année des subventions que l’on nous octroie (voir l’encadré) ça ne nous permet pas de donner une bonne visibilité. L’autre chose est la période à laquelle nous recrutons. Nous commençons vers novembre-décembre. Les jeunes sont en préparation d’examen, ils ne pensent pas à nous. »

Bien qu’il y ait une baisse de fréquentation Sébastien Leclercq précise l’intérêt des francophiles. « Avant il n’y avait que des francophones. Lors des éditions auxquelles j’ai participé j’ai pu observer plus de francophones d’immersion. En 2018, il y en avait une dizaine sur la quarantaine de participants. »

(1) Le Parlement jeunesse francomanitobain aura lieu la fin de semaine du 7 au 9 février 2020 au Palais Législatif sur Broadway.

(2) Dans l’ordre des rôles pour cette édition, le cabinet est composé de : Xavier Champagne – premier ministre, René Gagnon – vicepremier ministre, Kess Dolski – présidente, René Piché – ministre, Stéphane Normandeau – ministre et Bailey Palamar – ministre.