La force d’attraction du Festival du Voyageur et des grands froids manitobains ne sont pas à sous-estimer. La preuve? Une famille française a choisi de passer 15 jours au Manitoba pour visiter Winnipeg, Saint-Georges et absorber du Festival.

Par Ophélie DOIREAU

Isabelle, Olivier, Théo, Inès et Valentin Olibeau sont originaires de Perpignan en France. L’expérience qu’ils viennent de vivre est un projet qui leur trottait en tête depuis quatre ans. Isabelle Olibeau l’affirme :

« Nous avons toujours eu en tête le Canada comme destination. Mais nous souhaitions attendre que Valentin, notre petit dernier, grandisse un peu pour qu’il puisse aussi en profiter.

« Théo, notre plus grand, regarde beaucoup d’émissions sur le grand froid. Avec les familles qui vivent dans le Nord canadien, ou encore les camionneurs qui roulent sur les lacs gelés.

« Certains conduisent jusqu’à Winnipeg même. Pour notre famille, le Canada a toujours eu quelque chose de fascinant. »

C’est donc cette année que la famille a décidé de franchir le pas et de venir au Manitoba pour vivre à fond une expérience franchement canadienne.

Une décision qui apporte toujours cette première interrogation : « Tout le monde nous demande : Pourquoi Winnipeg? »

Olivier Olibeau, le père, témoigne : « J’ai échangé avec un ami, Mike James, un ancien joueur de rugby canadien. Je lui ai dit que nous étions à Winnipeg. Sa première question a été : Tu as perdu un pari ou quoi? Lui vit à Vancouver. »

Isabelle Olibeau, la mère, confirme : « Mon neveu habite à Montréal. Lui nous a demandé : Mais pourquoi le Manitoba? Il ne comprenait vraiment pas notre décision. »

Indiscutablement pour toute la famille Olibeau, le choix tombait sous le sens. Olivier Olibeau résume la logique à l’oeuvre : « La conjonction était idéale : le Festival du Voyageur tombait en même temps que les vacances scolaires en France. »

La famille n’a pas boudé son plaisir festivalier. « À l’ouverture, nous avons pu applaudir les artistes Jocelyne Baribeau et Danny Boudreau. Leur musique était vraiment magnifique.

« À l’occasion des ateliers au Fort Gibraltar, les enfants ont pu observé du travail de ferronnerie et d’autres métiers d’époque comme ceux qui touchent la fourrure. »

Inès, la fille de la famille, confie son petit secret : « La première chose que je voulais faire au Festival : c’était de manger une poutine. Elle était vraiment très bonne! »

Comme les festivals d’hiver sont plutôt rares en France, les Olibeau s’assuraient d’une première. Olivier Olibeau affiche sa conviction :

« Je ne pense pas que ce festival aurait le même charme l’été.

« Les sculptures, la tire à l’érable, la luge, la poutine et toutes les activités festivalières font son charme. Le Festival du Voyageur prend tout son sens avec le froid. »

La famille a pu découvrir, tout au long de son séjour, des activités à saveur canadiennes Isabelle Olibeau raconte : « À Richer, nous avons fait du chien de traîneau avec Marc-André Belcourt de Harness Adventure Mushing. »

Valentin Olibeau, le petit dernier de la famille, ajoute avec joie : « Le chien de traîneau a été mon activité préférée. C’était super de voir les chiens! »

Isabelle Olibeau partage d’autres temps forts de leur séjour : « Nous avons passé une fin de semaine à Saint-Georges avec Marguerite et Raymond Simard et leurs amis Guy et Colette Bruneau. Les garçons ont pu faire de la motoneige pendant deux, trois heures. Ensuite, nous avons fait un barbecue dans le bois par – 17°. C’était complètement fou de vivre cette expérience!

« Les garçons sont allés voir un match des Jets contre les Blackhawks. » Théo et Olivier restent encore impressionnés du show mis en place.

Comme rugbyman de haut niveau, Olivier Olibeau compare l’expérience française avec celle du Canada :

« Ici, je trouve qu’ils mettent beaucoup de moyens pour que le public participe pendant les coupures et les arrêts de match. Malgré ça, j’ai trouvé que le public restait plutôt passif. Ce n’était peut-être qu’à ce match-là. »

Valentin et Inès prennent le relais de leurs aventures : « Nous avons aussi visité la ferme de Réjean Bruneau à Saint- Georges, elle était immense. Nous avons pu voir des vaches. »

Un petit détail a retenu l’attention de Valentin, 4 ans : « Il y avait les veaux qui venaient de naître, qui étaient mis dehors tout de suite. Ils avaient froid. »

Isabelle Olibeau a aussi eu froid : « Nous nous promenions à la Fourche et je me suis brûlée le visage à cause du froid et du soleil. Mais ça fait partie de l’expérience. »

La famille est unanime : « Nous avons constaté que le froid manitobain n’entame en rien la chaleur humaine. »

À la mère de famille, le dernier mot : « Nous avons rencontré des personnes magnifiques qui ont le coeur sur la main. Parce qu’en plus des Simard et des Bruneau, nous avons rencontré Gérald et Hélène Clément avec qui nous avons aussi fait de la motoneige et passé de belles soirées en compagnie de leur amie Lorraine-Bisson.

« Au-delà des paysages inoubliables, les rencontres l’ont été bien plus encore. Nous espérons recevoir les personnes rencontrées chez nous en France et ainsi nourrir ces nouvelles amitiés. »

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Olivier Olibeau face au trophée de la Coupe Grey

Olivier Olibeau, un ancien joueur professionnel de rugby, n’oubliera pas son face à face avec le trophée de la Coupe Grey remporté par les Blue Bombers en novembre 2019.

Il a remarqué sur la coupe que le football canadien avait été, au début, une variante du rugby.

L’histoire nous rapporte que le football canadien était appelé « rugby-football » et s’est organisé dès 1909 en un championnat national amateur.

La première coupe a été remise aux Varsity Blues de l’Université de Toronto par le gouverneur général du Canada de l’époque, Sir Albert Grey, qui a donné son nom au célèbre championnat canadien aujourd’hui.

Un article de Radio- Canada (1) raconte qu’en décembre 1909, lors de cette toute première finale de la Coupe Grey, près de 3 800 spectateurs ont assisté à cette rencontre.

Pour la petite histoire, relate l’article, les Varsity Blues n’ont pas pu soulever la coupe dès la fin du match puisqu’elle n’avait pas encore été fabriquée. « Les vainqueurs ont finalement mis la main sur leur récompense trois mois plus tard.

« La première coupe avait coûté 48 $, soit près de 1 200 $ de nos jours ».

Jusqu’en 1921, des équipes communautaires et universitaires amateures du centre du Canada s’affrontaient.

Des formations de l’Ouest canadien ont ensuite commencé à concourir pour le trophée.

En 1935, l’équipe des Blue Bombers est devenue la première de l’Ouest à remporter la Coupe Grey.

Les équipes qui concouraient pour la Coupe Grey se sont professionnalisées progressivement dans les années 1950 et la Ligue canadienne de football (LCF) a vu le jour en 1958. M.E. (1) Coupe Grey : l’histoire du trophée, 23 novembre 2017, ici.radio-canada.ca, Guillaume Charbonneau.

Mathilde Errard