Le Théâtre Montcalm à Saint-Jean-Baptiste, c’est avant tout l’histoire d’amour d’un public pour son théâtre qui dure depuis près de quatre décennies. Le Théâtre Montcalm à Saint-Jean-Baptiste, c’est avant tout l’histoire d’amour d’un public pour son théâtre qui dure depuis près de quatre décennies. Retour sur une aventure à succès.

Par Laëtitia KERMARREC

Cette année la troupe représentera la pièce Sans toit ni loi à la fin du mois (1). Denis Foidart la met en scène. Le natif de Saint-Jean-Baptiste a quitté le village il y a un peu plus de cinq années, mais il y revient toujours par amour pour le Théâtre Montcalm.

Il y a 37 ans, le Cercle Molière a contacté Marcel Marion, qui était alors le président du comité culturel de Saint-Jean-Baptiste, pour lui proposer de monter un festival de théâtre communautaire pour les adultes. Un événement à l’image du Festival théâtre jeunesse qui existait déjà pour les écoles secondaires.

L’idée était de monter une saynète de 20 à 30 minutes. C’est ainsi qu’a débuté le Théâtre Montcalm. Face à l’enthousiasme du public pour ces petites pièces, représentées une soirée par année, elles ont été maintenues pendant dix ans de temps.

Mais après sept années, le nombre de participants aux saynètes a diminué. Le comité culturel a donc décidé de monter une pièce d’une durée de deux heures pour relancer le mouvement créatif. Devant le succès de la première représentation mise en scène par Lucien Jean, la troupe a continué les longues pièces pendant trente années.

Au cours de ces trente ans, il y a néanmoins eu des moments de doute. Denis Foidart confie qu’après 25 ans, la troupe a failli tomber à l’eau. Certains participants étaient fatigués et souhaitaient prendre une pause.

Et c’est alors que les passionnés Claude Goulet, Julie Legal, Annette Bouchard, Denis Foidart et Daniel Vincent sont intervenus pour maintenir la troupe et trouver d’autres participants au besoin. Denis Foidart ajoute que « le maintien du Théâtre Montcalm était important pour faire vivre la culture francophone ».

Ces fervents de la scène, accompagnés de Lucien Jean, constitueront d’ailleurs le noyau fort du Théâtre Montcalm. C’est dans cette fraternité que réside le secret de longévité, agrémenté d’un bon esprit d’équipe, de patience les uns avec les autres et de l’amour du théâtre bien sûr.

Denis Foidart souligne que ces efforts sont surtout entrepris pour le public. « Les gens sont beaucoup là pour nous, alors nous n’avons pas envie de les décevoir, on veut être là pour eux aussi ».

Ce sont aussi les décors, très aimés du public, qui font la bonne réputation du Théâtre Montcalm. Denis Foidart cite l’exemple d’un précédent décor qui incluait un bus Winnebago. Le réalisme avait été très apprécié du public qui avait cru à un vrai bus.

À force d’énergie, la troupe était capable de donner quatre représentations de la pièce par année. Cependant, les spectateurs devenant de plus en plus âgés, les places se sont moins vendues et la troupe a dû passer à trois représentations.

Entre temps les comités culturels des autres villages se sont organisés pour fournir un réseau d’autobus en provenance de Winnipeg et des communautés environnantes. Ainsi, un nouveau public était assuré.

Sans toit ni loi est la comédie jouée cette année. Claude Goulet, ancien metteur en scène, a choisi cette pièce qui avait été représentée plusieurs fois à Québec. Le comité culturel monte généralement des pièces humoristiques, car l’époque de l’année s’y prête : « C’est la fin de l’hiver, et les gens ont besoin de rire ».

Six comédiens forment la distribution : Julie Legal, Daniel Vincent, Shane Barnabé, Léa Barnabé et Lynne Brémault- Parent, ainsi que la jeune Julia Reeks, âgée de 13 ans, qui intervient comme Cupidon dans la pièce. Les acteurs viennent de Saint-Jean- Baptiste, Saint-Joseph, Morris ou Winnipeg.

À cette équipe s’ajoute une vingtaine de personnes très impliquées dans l’arrière scène. Denis Foidart est entreautres appuyé par la régisseuse Paulette Ayotte et la cheffe de plateau Annette Bouchard.

L’activité réunit la communauté : les soirs de représentation, la troupe reçoit de l’aide des bénévoles, du comité et des jeunes des écoles environnantes pour préparer la salle. Le lien entre la troupe et le public est assuré par Joëlle Klaassel qui fait la publicité et la vente des entrées.

Devant tout le dévouement d’une vingtaine de personnes, il ne restait plus à Denis Foidart que de s’exclamer « qui aurait pensé que ça aurait continué tout ce temps là ! ».

(1) La pièce Sans toit ni loi sera présentée à la Salle centenaire de Saint-Jean-Baptiste le vendredi 28 février à 20h, le samedi 29 février à 20h et le dimanche 1er mars à 14h.