En ces temps sans précédent, le milieu culturel, rassembleur par nature, est en train de se réinventer afin qu’un bouillonnement se poursuive. C’est ce qu’ont fait le Théâtre Cercle Molière (TCM) et la Ligue d’improvisation du Manitoba (LIM), par l’entremise du Centre culturel franco-manitobain (CCFM).
Par Amandine CANGE
Avec les contraintes de confinement, l’accès en personne aux divertissements culturels est devenue quasi impossible.
Le TCM comme la LIM ont été dans l’obligation d’annuler leurs programmations. Pour y pallier, une solution toute trouvée : l’utilisation d’internet et des médias sociaux. Au TCM, les choses se sont rapidement mises en place.
Maxine Robert, la responsable des communications, du marketing et du développement, explique : « Dès que nous avons compris que la pandémie prenait de l’ampleur, nous avons cherché des solutions.
« Nous avons dû fermer les portes du théâtre, mais nous souhaitions que l’art puisse continuer. « Nous avons réfléchi aux meilleurs moyens d’y parvenir. Nous savions que nous devrions utiliser les médias sociaux pour donner accès à un maximum de personnes. » Après une réunion par visioconférence avec toute l’équipe, une idée s’est imposée.
« Nous avons choisi d’inviter les gens à nous soumettre des projets. Des saynètes, des créations, des spectacles de marionnettes, des lectures de poèmes ou encore des dessins.
« Tous ceux qui ont envie de participer peuvent nous envoyer une vidéo. Nous avons déjà reçu une demi-douzaine de projets et nous savons qu’une dizaine d’autres sont en cours. »
Il n’y a pas de conditions posées sur les vidéos envoyées, mais elles seront vérifiées par le service des communications du TCM avant publication. Les vidéos seront diffusées sur les réseaux sociaux et la chaîne YouTube.
La pandémie a également mis un frein à la saison de la Ligue d’improvisation du Manitoba. Afin de rester en contact avec son public et donner le sourire à un maximum de personnes, la LIM a aussi choisi de passer par les médias sociaux. Maxime Silberstein, le responsable des communications et du marketing au CCFM, précise : « L’idée de passer par les réseaux s’est rapidement imposée à nous si on voulait garder le contact avec le public de la LIM. On a rapidement discuté avec les joueurs et plusieurs se sont mobilisés. »
La saison étant à l’arrêt, et dans l’impossibilité de se dérouler, les joueurs participent de manière individuelle via des vidéos et non plus en équipe.
Toutefois, pour essayer de rester dans l’esprit habituel, des règles de jeu ont été fixées. Derreck Bentley, bénévole à la LIM depuis plusieurs années, détaille : « On donne un thème et les joueurs ont 30 à 40 secondes pour faire une improvisation. Après quoi, ils m’envoient la vidéo, que je monte avant de la mettre sur nos médias sociaux. »
Derreck assure en effet le lien avec les médias sociaux pour la LIM.
« En règle générale, j’assiste aux matchs, puis je poste des photos. Mais là on a dû trouver un moyen pour continuer sans pouvoir faire de matchs. Pour s’organiser, c’est assez compliqué, car à la LIM, on est tous des bénévoles. Il faut que chacun ait du temps. Mais on en trouve toujours un peu.
« On est ravi de voir que les vidéos fonctionnent. Par contre, c’est quand même difficile de juger.
« On ignore si les gens qui regardent les vidéos viennent aux matchs en temps normal, ou s’ils regardent parce que c’est une vidéo de moins de cinq minutes qui les fait rire. En tout cas une chose est sûre : rester chez soi et avoir accès à de l’humour, c’est important pour le moral. »
L’objectif de la LIM, c’est en tout temps d’inviter la communauté à partager une activité ludique.
« On est ravi que le CCFM appuie notre idée de vidéos. C’est vraiment bien qu’il laisse des vidéos produites par des bénévoles être publiées. « De cette manière, on peut garder un lien avec la communauté et faire entrer le rire dans les foyers. »