Ariane Jean, auteure-compositrice et interprète membre des anciens groupes Rudimental, Madrigaïa et Chic Gamine, lance sa carrière solo sous le nom de Sala. La première chanson de l’artiste, Comme l’oiseau, est proposée sur les réseaux sociaux depuis le 15 mai, lendemain de sa fête.

Par Laëtitia KERMARREC

La coordonnatrice de la programmation du 100 Nons depuis 2016, l’organisme qui appuie la musique francophone au Manitoba, fait de la scène depuis ses 15 ans.

« J’étais trop timide avant, mais au Collège Louis-Riel (CLR) j’étais bien entourée. Avec mes amis, je me sentais bien. »

La Winnipégoise participa donc à la boîte à chansons du CLR.

Ainsi est né en 1997 le groupe à multiples voix Rudimental, dont elle a fait partie, accompagnée de deux autres chanteuses, Sarah Dugas et Andrina Turenne.

Ariane Jean a alors enchaîné ses premières expériences musicales. Le groupe n’organisait pas de tournées, mais des concerts en ville, par exemple.

« J’ai participé au Festival du Voyageur, ou encore été impliquée dans différents projets avec Radio-Canada. »

Forte de ces expériences, la chanteuse a alors décidé de participer à l’âge de 18 ans au Gala manitobain de la chanson. Une compétition provinciale qu’elle a remportée.

Cette réussite l’a amenée à l’étape suivante, la compétition interprovinciale d’artistes émergents francophones des provinces de l’Ouest canadien, le Chant’Ouest.

Sa participation lui a permis de se rendre au Festival international de la chanson de Granby, où elle a été finaliste dans la catégorie interprète. « C’est en 1999, après Granby, que ma carrière a vraiment commencé, avec le groupe vocal aux harmonies funk Madrigaïa », raconte Ariane Jean, qui l’avait fondé avec six amies franco-manitobaines : Andrina Turenne, Sarah Dugas, Brigitte Sabourin, Marie-Claude McDonald, Dominique Reynolds et Annick Brémault.

Un premier groupe axé sur la musique du monde, avec des apports de Croatie, d’Israël ou de la Bulgarie. Le groupe a été lauréat d’un International Independent Music Award et d’un Canadian Folk Music Award.

Plus tard en 2007, Ariane Jean est devenue aussi membre fondatrice du groupe Chic Gamine avec deux autres chanteuses de Madrigaïa, Annick Brémault et Andrina Turenne, auxquelles se sont joints Alexa Dirks et le batteur Sacha Daoud.

« C’était vraiment une musique différente : l’instrumentation a influencé la sonorité du groupe. »

| Oser la carrière solo

Une instrumentation épurée, basée sur la batterie. Chic Gamine offrait des musiques originales, saluées par un Prix Juno en 2009 et une nomination Révélation Espace Musique en 2009-2010.

Cependant, tout au long de ce parcours musical rythmé de succès, un désir habitait toujours Ariane Jean qui a quitté Chic Gamine en 2014 : celui de lancer une carrière solo.

« Ça a toujours été un rêve, mais je n’ai jamais osé. Cette fois, j’ai décidé de me faire confiance et de prendre les choses en main. »

Depuis un an, la chanteuse préparait donc « un peu secrètement » cette nouvelle étape de sa vie.

C’est sous le nom de Sala qu’elle choisit « de partager son univers musical ». Un nom significatif, évocateur de souvenirs très personnels. « Je porte toujours le nom d’Ariane Jean, je serai toujours la fille de Gérard Jean, alias Ziz. Mais ma mère aussi a été musicienne. »

La mère d’Ariane Jean, Lorraine (Sala) Jean, a été pianiste classique et une inspiration pour sa fille. « On se rassemblait dans le salon de ma grand-maman avec les cousins et cousines, et on chantait. C’est dans cette ambiance que j’ai commencé à apprendre la musique. »

Alors quand son amie Nathalie Kleinschmit lui a suggéré le nom de jeune fille de sa mère, l’évidence s’est imposée. C’était une manière de « faire un petit clin d’œil à ce côté-là de la famille » et ainsi mettre un spotlight sur sa maman.

Son nom de scène a aussi la fonction de l’aider à transcender sa timidité. « J’ose plus m’exprimer derrière un nom d’artiste. Je me prépare pour la scène, je me maquille, je me chauffe la voix. » Un rituel pour rentrer dans la peau de la performeuse de scène.

Au choix de Sala s’est ajouté un intérêt culturel. « Même si j’ai toujours fait carrière en français, j’ai beaucoup de connexions anglophones, et donc mon nom devait bien se communiquer en anglais. »

Le premier single Comme l’oiseau de son EP éponyme a été lancé le 15 mai, au  lendemain de son anniversaire. Ariane Jean s’est ainsi fait « le cadeau d’oser se lancer en tant que moi, en tant que Sala. « Comme l’oiseau raconte le désir de changer de peau, de se renouveler, de voyager et parfois de fermer les rideaux et se laisser emporter par l’imagination. » Une thématique que l’artiste aime beaucoup aborder dans ses chansons.

Un deuxième single est prévu pour l’été et son EP de quatre chansons sera diffusé à l’automne. « Pour l’instant, le but est de partager mes chansons. »

Des chansons que l’on peut notamment retrouver sur la page web de l’artiste, et ses Facebook, Instagram et Twitter. « Je me prépare aussi pour faire des envois à des stations de radio et satellites. Les tournées seront organisées plus tard, quand ce sera possible. »