par Sophie GAULIN
Du 4 au 10 octobre, c’est la Semaine nationale des journaux. Une semaine que l’industrie de la presse saisit chaque année pour tenter de sensibiliser les Canadiens et Canadiennes au rôle social essentiel qu’elle joue.
En 2020, cette semaine se déroule sur fond de crise sanitaire. Depuis le début de cette pandémie de COVID-19, les journaux du monde entier ont vu leur fréquentation grimper en flèche. Probablement la preuve, quand leur santé est menacée, que les gens cherchent encore à lire leurs nouvelles en se tournant vers des sources fiables.
Malheureusement, les réseaux sociaux s’immiscent aussi dans cette course à produire de l’information. Et c’est précisément là que le bât blesse : les Google et Facebook de ce monde n’ont aucun scrupule à diffuser des fausses nouvelles en rafale. Leur seul but étant de générer des revenus, quel que soit le prix sanitaire et la déchirure sociale qu’il en coûte.
À la différence de journaux fiables, les chefs d’entreprises de l’industrie du Web ne courent aucun risque à diffuser des informations diffamatoires, mensongères ou haineuses. Tout simplement parce qu’il existe un vide juridique béant.
Contrairement aux géants du duopole Google et Facebook, les éditeurs de journaux sérieux au Canada sont non seulement très conscients des cadres juridiques auxquels ils sont astreints, mais ils savent et acceptent que l’information de qualité a un coût. Et ils sont d’accord pour l’assumer. Mais seuls ils ne pourront pas combler le manque à gagner que les géants du Web ont créé en imposant une concurrence totalement déloyale aux journaux du monde entier.
Votre journal La Liberté, comme bien d’autres au pays, a donc favorablement accueilli l’intention du gouvernement fédéral, annoncée dans son discours du Trône, qu’il s’attaquera au problème de l’évasion fiscale de ces mastodontes richissimes. Il est temps qu’ils contribuent équitablement aux sociétés qu’ils minent depuis de trop nombreuses années.
En décidant de les taxer, les Australiens ont compris mieux que quiconque l’enjeu existentiel pour la presse, et donc pour une certaine idée de la société. Espérons que le Canada suivra leurs pas et que pour la prochaine semaine nationale des médias en 2021, les bonnes nouvelles seront au rendez-vous pour l’industrie des contenus canadiens solides, et donc contre les fausses nouvelles qui polluent les esprits.
Cette semaine encore, mobilisez-vous pour dire à votre journal que vous l’aimez, qu’il vous tient à coeur, même si vous n’êtes pas toujours d’accord avec tout ce qui y est écrit. Parce que c’est bien là que se trouve la beauté d’un journal. On y rencontre une multitude de nouvelles, de gens, d’avis, d’expertises. On est d’accord. Parfois moins. Parfois pas du tout.
En tout cas, on peut lire La Liberté depuis 107 ans. On peut confronter ou conforter nos croyances et nos points de vue avec d’autres. Et cette attitude-là, tournée vers l’ouverture, si profondément porteuse de démocratie, on veut qu’elle continue à fructifier. Lecteurs et annonceurs restent les fondements d’une équation qui contribue au miracle de la production hebdomadaire de votre journal centenaire. #monjournalavanttout