Un adolescent franco-manitobain originaire de Saint-Adolphe, André Boisjoli, a lancé une série de balados pour les jeunes pendant la quarantaine de l’été avec son ami Sébastien Papineau, avant de poursuivre en solo des vidéos sur YouTube et une chronique avec Radio-Canada sur des thèmes communautaires.

Par Laëtitia KERMARREC

Les jeunes sont en 10e année. André Boisjoli est à l’École Gabrielle-Roy et Sébastien Papineau est au Centre scolaire Léo-Rémillard. André Boisjoli revient sur la genèse de ses interventions radiophoniques en période estivale.

« Avec la pandémie, je me suis dit : il n’y a rien que je suis capable de faire en ce moment, alors pourquoi pas me lancer dans un nouveau projet? J’étais toujours été intéressé par la radio et le monde du broadcasting. Ça m’a toujours fasciné comme sujet. J’ai donc fait de la recherche pour savoir comment ça marche. »

C’est alors en duo que se lance l’adolescent au mois de mai. « J’ai d’abord commencé avec des balados intitulés Radio DSFM pour un peu, avec mon ami Sébastien. Il y avait comme une conversation entre nous deux, sur ce qui se passe dans la communauté en général, sans nécessairement parler de l’école.

« Puis Sébastien a arrêté, et moi j’ai continué avec des vidéos parce que je préférais ce format aux balados. Là encore mes sujets étaient ce qui se passe dans la communauté alentour.

« Ça prend environ deux heures de recherche et une journée pour filmer chaque sujet. En temps de vidéo, c’est autour de cinq minutes. J’ai commencé à poster ces vidéos sur YouTube sous le nom de DSFM Tv Discussions sociales FM (franco-manitobaines). Puis j’ai aussi créé une page Instagram publique pour augmenter la possibilité d’audience (1). »

Le bouche à oreille a ensuite suivi son cours. « Et c’est vraiment là, avec l’utilisation des réseaux sociaux, que les gens ont remarqué mes vidéos. J’ai eu beaucoup de bons retours et des messages d’encouragement de la part d’adultes, et de jeunes adultes, qui viennent de partout au Manitoba. »

À sa grande surprise, ses vidéos ont aussi valu à André Boisjoli d’être repéré par les médias. « Je suis passé en entrevue sur le Téléjournal de Radio-Canada en mai (2) pour expliquer le principe de Discussions sociales francomanitobaines.

« Une semaine après mon intervention à la télé, j’ai reçu un nouveau courriel de Radio- Canada pour me demander de faire de la radio sur l’Actuel d’été avec Marie-Gabrielle (Ménard), ce que j’ai accepté, en prenant une pause de mes vidéos. »

Et comme tout travail devrait mériter salaire. « Une couple de semaines après ça, en juin, la réalisatrice de l’Actuel, Joëlle Morgan, m’a proposé de m’engager pour faire des chroniques un mercredi sur deux, à 16 h 30, au sujet d’histoires et de faits des communautés rurales du Manitoba, à raison de 162 $ par épisode. »

Comme exemple de sujet, André Boisjoli cite « le festival d’été Cheyenne annuel à Sainte- Agathe, qui a été annulé en 2020. C’est un évènement assez gros pour la municipalité de Ritchot. J’ai parlé de l’origine de ce festival et des activités qui s’y déroulent habituellement. »

Puisqu’il s’agissait de l’Actuel d’été, « le contrat a tout juste fini parce que l’école a repris, mais Radio-Canada me garde : le contrat mentionnait 15 reportages au maximum jusqu’en septembre et pour le moment j’en ai fait six ou sept. Donc j’en ferai d’autres dans le futur. »

Avec la rentrée scolaire cependant, de nouvelles inspirations audiovisuelles ont fait surface.

« Je relance plus de vidéos. Par exemple j’en ai réalisé une juste avant la rentrée pour comprendre le sentiment général avant la réouverture de l’école, de la perspective d’un élève. Pour ça j’ai sondé l’avis de mes camarades et des enseignants. Et une autre vidéo a suivi, une fois que tout avait repris, pour connaître leurs impressions. »

À l’avenir, André Boisjoli envisage le journalisme comme une option de carrière. Toutefois sa passion foncière réside dans la politique. Dans tous les cas, il se considère très chanceux :

« Cette activité m’a vraiment encouragé et donné plus de confiance en moi. Je me suis dit que je peux faire quelque chose qui intéresse du monde. Et, au-delà de ça, ça m’a permis de développer mon esprit critique, d’augmenter mes connaissances et de me garder actif pendant l’été. »


(1) Les vidéos YouTube sont visibles à l’adresse suivante : https://www.youtube.com/channel/ UCBfr99L08RFb9W6sRZ2fQ1Q. Ou sur le compte Instagram d’André Boisjoli @andreboisco.

(2) Il est possible de revoir l’intervention d’André Boisjoli au Téléjournal du 17 mai 2020 ici : https://www.youtube.com/ watch?v=XVzP_EK41T4