Photo : Marta Guerrero

Emma-Flore Ghia, élève en 8e année à l’école d’immersion École River Heights School, a été sélectionnée pour représenter la Division scolaire de Winnipeg à l’Expo-Sciences pan-canadienne (Canada-Wide Science Fair).

 

Plusieurs élèves manitobains vont participer au concours national virtuel de sciences Canada-Wide Science Fair (CWSF), après avoir été sélectionnés au niveau de leur école puis au niveau divisionnaire. Parmi eux, la francophone Emma-Flore Ghia, élève en 8e année à l’École River Heights School, représentera la Division scolaire de Winnipeg.

Par Laëtitia Kermarrec

La sélection pour le concours national organisé par Science jeunesse Canada a représenté tout un processus, raconte Emma-Flore Ghia. « Il fallait d’abord présenter un projet de science devant notre classe, après quoi on pouvait choisir d’aller plus loin et représenter notre école au concours Virtual Winnipeg Schools’ Science Fair. »

Passionnée de biologie animale, la Française d’origine n’a pas hésité à se lancer dans l’étape supérieure.

« À ce niveau-là, on devait se présenter face à deux juges, en ligne à cause de la pandémie. Ils sélectionnaient ensuite les meilleurs projets pour passer au niveau divisionnaire du concours, qui s’est déroulé en deux rondes. »

Emma-Flore Ghia est sortie gagnante de ce processus, détentrice de la médaille d’or du concours avec quatre autres élèves. (1) Elle s’est de plus démarquée en remportant deux prix : celui du projet le plus remarquable (Most Outstanding) de son niveau, et le prix dans la catégorie Curiosité et ingéniosité.

Elle représentera donc la Division scolaire de Winnipeg au concours national du 17 au 21 mai, aux côtés d’une deuxième élève, elle aussi de l’École River Heights School, Emma Thompson, qui a présenté son projet en anglais dans la catégorie Environnement et changement climatique. (2)

Emma-Flore Ghia donne les grandes lignes de son projet gagnant, qu’elle présentera à nouveau au CWSF: « J’aime vraiment beaucoup lire en français et en anglais. Et ma mère, Laure Ghia, abordait le code morse avec ses élèves. C’est là que je me suis posée la question : Est-ce que le code morse aurait été différent de celui qu’on connaît s’il avait été inventé en France? Ou à une autre époque que les années 1840?

« Pour le savoir, j’ai sélectionné quatre livres. Deux livres récents, un en français (La vie est un roman de Guillaume Musso) et un en anglais (The Return de Nicholas Sparks). Et deux livres plus anciens, en français (Notre-Dame de Paris de Victor Hugo) et en anglais (Moby Dick de Herman Melville).

« À l’aide d’un compteur de fréquence des lettres, en ligne, j’ai pu comparer les époques et les langues sur des extraits de 10 000 caractères tirés de ces livres. (3)

« J’ai pu conclure que si le langage morse avait été conçu aujourd’hui, il n’aurait pas été différent des années 1840 parce que la fréquence des lettres en anglais n’a pas changé depuis. En revanche, s’il avait été inventé en France, ce langage aurait été très différent. Le SOS américain aurait par exemple donné les lettres TLT en français. »

Bien qu’elle s’estime réaliste et admette un petit penchant au pessimisme, Emma-Flore Ghia n’en est pas moins excitée à l’idée de représenter son école au niveau national. Elle saura sans doute se laisser opportunément inspirer par son enseignante en sciences, Faria Sheikh, qui l’a beaucoup appuyée dans son projet.

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(1) Les quatre autres élèves ayant reçu la médaille d’or sont William Allinote, Emma Thompson, Sian Garrity et Nicholas Styles.

(2) La Canada-Wide Science Fair est le plus grand évènement annuel pour les jeunes dans le domaine des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques. Les meilleurs projets des élèves de la 7e à la 12e année sont sélectionnés par son réseau national de plus de 100 foires régionales. Au Manitoba, celles-ci sont Frontier Schools, Manitoba Indigenous, Manitoba Schools Science Symposium, Northern Manitoba et Western Manitoba.

(3) Il est possible de trouver ce compteur de fréquence de lettres sur le site mtholyoke.edu.

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SOS en bref

Le code morse a été créé au début des années 1840 par le physicien américain Samuel (Finlay Breese) Morse, et son assistant Alfred Vail. C’est un mode de communication international qui rem-place les lettres de l’alphabet par des points et des tirets, sonores ou lumineux.

SOS est un signal de détresse, un appel à une assistance immédiate. C’est la transcription d’un code morse signifiant Save Our Souls.