Mary Simon sera la prochaine gouverneure générale du Canada, a annoncé le premier ministre, Justin Trudeau, au Musée canadien de l’histoire, le mardi 6 juillet en matinée. Elle succède à Julie Payette, qui a démissionné en janvier dernier, peu avant le dépôt d’un rapport accablant sur le climat de travail à Rideau Hall. Mary Simon devient la 30e gouverneure générale du Canada. Elle est la première gouverneure générale autochtone.
Par Bruno COURNOYER PAQUIN – Francopresse
« Je suis très heureux d’annoncer que Sa Majesté la Reine a gracieusement approuvé la nomination de Mary Simon comme prochaine gouverneure générale du Canada », a annoncé le premier ministre en conférence de presse.
« Mme Simon a consacré sa vie à l’avancement des droits sociaux, économiques et de la personne des Inuits et des peuples autochtones du Canada. Je suis convaincu qu’elle servira les Canadiens et promouvra nos valeurs communes avec dévouement et intégrité » a-t-il ajouté.
Le comité de sélection a considéré plus de cent candidats avant de recommander la candidature de Mary Simon, a affirmé le premier ministre.
Une carrière sous le signe de la nordicité
Mary Simon est née en 1947 à Kangiqsualujjuaq, au Nunavik, dans le nord du Québec.
Elle a commencé sa carrière comme animatrice de radio au Service du Nord de CBC/Radio-Canada dans les années 1970. Par la suite, elle a occupé plusieurs postes de direction au sein de l’Association des Inuits du Nouveau-Québec et de l’Inuit Tapiriit Kanatami (ITK), où elle a pris part aux négociations entourant les premiers accords sur les revendications territoriales au Canada.
Elle a ensuite siégé au conseil de direction de la Conférence circumpolaire inuite — aujourd’hui le Conseil circumpolaire inuit (ICC) —, au sein de laquelle elle a exercé deux mandats à titre de présidente.
Mary Simon a été ambassadrice aux Affaires circumpolaires de 1994 à 2003. Elle fut la première Inuite à occuper un poste d’ambassadeur. Pendant cette période, elle a négocié la création du Conseil de l’Arctique et a occupé les fonctions d’ambassadrice du Canada au Danemark de 1999 à 2001.
Entre autres distinctions, Mary Simon est officière de l’Ordre du Canada et officière de l’Ordre national du Québec. Elle a également reçu la Médaille du Gouverneur général pour la nordicité.
Prête à apprendre le français
« Ma nomination vient à un moment réflectif et dynamique de notre histoire partagée », a affirmé Mary Simon en conférence de presse.
Il faut « pleinement reconnaitre, commémorer et venir à terme avec les atrocités de notre passé collectif », a-t-elle ajouté.
Mary Simon s’est dite consciente que le rôle de gouverneure générale est apolitique, mais permettrait de rassembler les Canadiens et les peuples autochtones vers la réconciliation. Il faut apprendre « le respect et la compréhension mutuelle », a-t-elle ajouté.
Elle a affirmé ne pas voir de conflit entre son identité autochtone et sa fonction de chef d’État et de représentante de la Reine au Canada.
La nouvelle gouverneure générale a aussi observé que son bilinguisme est en Inuktitut et en anglais.
En tant que pupille d’un externat autochtone, elle a indiqué qu’on ne lui avait pas donné l’opportunité d’apprendre le français, mais elle s’est dite prête à poursuivre son étude de la langue française et à mener les affaires de la gouverneure générale dans toutes les langues officielles du Canada.
Le premier ministre Trudeau a affirmé ne pas avoir discuté de la possibilité de déclencher des élections avec la gouverneure générale Simon.