Par Jonathan SEMAH
Feux de forêts au Manitoba entraînant l’évacuation de centaines de personnes, fortes chaleurs dans l’Ouest canadien, inondations catastrophiques en Allemagne, en Belgique et en Chine, tous ces évènements récents sont autant de piqûres de rappel que nous vivons un moment crucial pour la planète. Sur fond de réchauffement climatique, la Terre se dérègle un peu plus chaque année.
Alors que de plus en plus de rumeurs annoncent un déclenchement des élections fédérales au mois d’août pour un scrutin à l’automne, il est temps de faire un point global sur les objectifs des partis politiques en terme de protection de l’environnement. Est-ce la priorité des partis?
Si en avril dernier, le gouvernement fédéral annonçait qu’il comptait réduire de 40 à 45 % ses émissions de gaz à effet de serre comparativement au niveau 2005, et ce, d’ici 2030, il faut aussi rappeler que le Canada est l’un des mauvais élèves des Accords de Paris signés en 2015. Selon l’organisation non gouvernementale, Human Rights Watch, le Canada est le seul pays du G7 dont les émissions ont augmenté depuis la signature de ces Accords.
Et à l’échelle des partis politiques, même si nous vivons un moment de grand péril, la protection de l’environnement et de l’écosystème ne s’avère pas être la priorité absolue. Sur le site web du Parti Libéral, « protéger notre environnement et faire progresser notre économie » arrive en quatrième position du programme. Pour le NPD, on retrouve « protéger notre environnement pour préserver l’avenir » en troisième place. Enfin pour le Parti Conservateur, il faut descendre jusqu’à la lettre I pour trouver le chapitre environnement.
Ces postions ne sont pas dues au hasard. Elles reflètent la considération qu’ont les partis politiques pour la question environnementale. Même le Parti vert du Canada semble aujourd’hui plus concerné par des questions de leadership que par l’action écologique.
Rajoutons à ceci que nous vivons actuellement une crise sanitaire qui nous a montré que face à la nature, nous ne pouvons plus nous comporter en maîtres absolus. Pourquoi ne pas prendre acte de cette leçon pour remettre la priorité écologique à la bonne place : la première?
Alors à 100 jours de la COP 26 en Écosse, nous discutons encore et encore. Le G20 qui vient de se terminer en Italie s’est conclu sur une incapacité des pays à s’accorder sur une déclaration commune. Pendant ce temps-là, la Terre tourne et les phénomènes climatiques extrêmes s’enchaînent les uns après les autres.