Par Jonathan Semah

 

Il faudra bientôt arrêter de parler de vagues et envisager la COVID-19 comme une
maladie saisonnière. » Voici les derniers mots du Dr Philippe Lagacé-Wiens, spécialiste en microbiologie médicale, diagnostic et développement des maladies infectieuses, dans notre édition du 28 juillet au 3 août 2021.

Au détour d’un article sur l’avancée progressive du variant Delta au Manitoba, le Dr Lagacé-Wiens nous lance donc cette perspective : « envisager la COVID-19 comme une maladie saisonnière. » Alors, allons-y, acceptons la COVID comme saisonnière. Qu’est-ce que cela changerait? Aurons-nous alors un autre regard sur cette maladie? Serons-nous donc moins vigilants?

À l’approche d’une potentielle quatrième vague au Manitoba, et après plus d’un an et demi de pandémie, est-on réellement prêts à vivre avec ce virus? Et si, premièrement, on arrêtait de parler de vague? En effet, que va-t-on dire dans un, deux ou trois ans?
Parlera-t-on de 10, 11 ou 12e vague? On comprend bien avec cet exemple que le terme de « vague » est voué à s’essouffler.

Alors, est-ce que cela voudra dire que la COVID sera devenue une maladie saisonnière, avec laquelle nous devrons faire chaque hiver, voire plusieurs fois par an?
Publiée le 7 mai 2021 dans la revue de virologie en libre accès, Viruses, des chercheurs de l’Université de l’Utah estiment que la COVID-19 pourrait devenir, d’ici dix ans, une maladie saisonnière. Selon eux « au cours de la prochaine décennie, la gravité de la Covid-19 pourrait diminuer à mesure que les populations développent collectivement l’immunité ». Au point de faire passer la COVID pour un simple rhume ou grippe…

Évidemment, nous n’y sommes pas encore. L’immunité collective est loin d’être atteinte. La vigilance doit rester à son plus haut niveau. Mais en changeant simplement la terminologie et en ne parlant plus de vague, peut-être est-ce là un pas important dans l’acceptation de cette maladie dans nos vies.

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Étude de l’Université de Utah : https://www.mdpi.com/1999-
4915/13/5/854/htm

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