Par  Jonathan Semah

26.C’est le nombre de Conférence des parties (COP) qu’il y a eu depuis 1995. Les premiers objectifs en matière d’impact climatique arrivent en 1997 avec le protocole de Kyoto. Le but était de réduire de 5% les émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2012. Résultat : les émissions de gaz à effet de serre des pays signataires ont reculé de 24 % entre 1990 et 2012. Chiffre à relativiser, car les États-Unis et le Canada, deux des pays les plus pollueurs, ne faisaient pas partie des pays signataires. Également, le bloc de l’Est en Europe s’est effondré économiquement dans les années 1990, réduisant son impact climatique.

Certaines études montrent qu’en intégrant ces données, les émissions n’auraient en réalité diminué que de 4 %.

Les années sont passées, les COP se sont enchaînées et peu d’avancées historiques ont fait évoluer les choses. En revanche, ce qui change, c’est notre planète. En 30 ans, les problèmes se sont aggravés et le changement climatique est désormais une réalité très concrète.

L’urgence climatique n’a justement jamais été aussi urgente et les grands dirigeants politiques de ce monde continuent de regarder ailleurs. La preuve la plus flagrante est l’absence du président chinois Xi Jinping et du président russe, Vladimir Poutine, à l’ouverture de la COP26, lancée depuis le 1er novembre en Écosse. Pour rappel, la Chine est le pays qui émet le plus de gaz à effet de serre au monde. La Russie est quatrième derrière les États-Unis et l’Inde.

Le sujet du climat ne peut pas être pris à la légère. Nous sommes loin de l’objectif crucial de limiter le réchauffement à 1,5 degré et nos gouvernements continuent d’aggraver la crise en dépensant des milliards dans l’exploitation d’énergies fossiles, qui en sont la cause principale, au lieu d’accélérer le développement de sources d’énergies renouvelables.
Si nous continuons avec les politiques actuelles, nous allons plutôt vers un réchauffement de 2,5 degrés, ce qui pourrait entraîner le déplacement de millions de personnes et même d’importantes pénuries d’eau.

Cette COP26 est aussi l’occasion pour le nouveau ministre canadien de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, de faire progresser les ambitions canadiennes. Lui qui se félicitait, avant cet évènement, d’avoir acté l’engagement des pays industrialisés à aider les pays en développement à hauteur de 100 milliards de dollars. Cet argent permettra notamment d’investir dans des énergies renouvelables ou soutenir des projets à faibles émissions de gaz à effet de serre.

La vigilance est donc le maître mot de cette COP26. Les déceptions ont été nombreuses et les avancées maigres. Il faut continuer à faire pression sur nos gouvernements pour qu’ils passent à l’action immédiatement.
À notre échelle, nous pouvons aussi avoir un impact en modifiant nos habitudes de consommation.

La COP26 semble donc celle de la dernière chance. Selon António Guterres, Secrétaire général de l’ONU, les dirigeants de la planète doivent choisir entre « sauver notre monde » ou « condamner l’humanité à un avenir infernal ».