Le 26 octobre, Justin Trudeau a dévoilé son nouveau cabinet ministériel, composé de 38 ministres, en veillant à respecter la parité. Neuf nouveaux font leur entrée, dont Ginette Petitpas Taylor, ministre des Langues officielles et responsable de l’Agence de promotion économique du Canada atlantique. Elle succède à Mélanie Joly qui hérite du portefeuille
des Affaires étrangères.

Par Ophélie DOIREAU

Liane Roy, présidente de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA), voit d’un très bon oeil la composition du cabinet ministériel. « La FCFA est très contente du choix du cabinet pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, les ministres provenant des communautés francophones et acadienne sont plus nombreux. Ils sont au total de cinq dans ce cabinet : Randy Boissonnault de l’Alberta, Dan Vandal du Manitoba, Mona Fortier de l’Ontario, Dominic LeBlanc et Ginette Petitpas Taylor du Nouveau-Brunswick.
« On voit qu’il y a une vraie représentation de la francophonie canadienne avec ces nominations, et surtout, ils sont nommés à des postes assez importants, comme Mona Fortier qui devient présidente du Conseil du Trésor. »

| Une aubaine pour les LLO

Pour l’Acadienne d’origine, Ginette Petitpas Taylor sera une alliée de taille dans les dossiers de la francophonie canadienne. « Je pense que depuis les années 2000, il n’y a pas eu de ministre qui provenait des communautés francophones et acadienne au portefeuille des langues officielles. Le dernier était Mauril Bélanger, en 2004.

« C’est donc l’une des raisons qui font qu’on se réjouit. Ginette Petitpas Taylor connaît bien les enjeux des communautés de langues officielles en situation minoritaire.
« De plus, elle a déjà été ministre de la Santé et whip. C’est quelqu’un qui connaît les rouages du gouvernement fédéral. Elle va rentrer rapidement dans les fonctions fédérales. »

Dans ce nouveau cabinet ministériel, Liane Roy y voit beaucoup d’alliés, notamment sur la question du projet de loi de modernisation de la Loi sur les langues officielles (LLO). « Si Mona Fortier et Ginette Petitpas Taylor travaillent ensemble, on va voir de très bons résultats pour la modernisation de la LLO. »

| Les dossiers de la FCFA

« La FCFA a formulé des amendements sur cette modernisation dont l’un d’eux est la désignation d’une seule agence centrale responsable de coordonner l’application de la Loi dans l’ensemble de l’appareil fédéral, avec autorité d’exiger des résultats des autres institutions gouvernementales. Cette agence-là, c’est le Conseil du Trésor. (Voir encadré sur les amendements proposés par la FCFA).

« Mona Fortier en est maintenant la présidente. Si elles travaillent ensemble pour faire avancer la modernisation de la LLO, il y aura un produit qui va refléter les besoins des francophones.
« Également, Pablo Rodriguez est de nouveau à Patrimoine canadien. Il connaît aussi très bien la réalité des communautés de langues officielles en situation minoritaire. C’est un allié pour la modernisation de la LLO. »

Outre le projet de loi de modernisation de la LLO, la FCFA souhaite défendre d’autres enjeux essentiels qui vont découler de cette modernisation. « L’immigration francophone est l’un de nos gros dossiers qu’on a amenés pendant la campagne électorale. Il y a évidemment toute la question de reconnaissance des acquis et des diplômes.

« Le postsecondaire est l’une de nos demandes. Il y a actuellement des états généraux sur les établissements postsecondaires. C’est important d’avoir des services de la petite enfance jusqu’au post secondaire.

« On veut aussi voir des clauses linguistiques dans les transferts entre le Fédéral et les Provinces. C’est l’un de nos amendements, on veut voir des consultations lorsqu’il y a besoin de nouveaux programmes.

« Quand on aborde la question des transferts, il y a le dossier de la petite enfance, surtout avec le programme de Justin Trudeau. On veut des places en garderies francophones. Évidemment, on souhaite avoir des éducatrices et éducateurs francophones en jeune enfance. »