La semaine d’appréciation des éducatrices et éducateurs en jeune enfance s’est déroulée du 25 avril au 1 mai. Bien décidée à mettre en valeur leur travail, la Fédération des parents de la francophonie manitobaine (FPFM) a organisé une soirée le 30 avril pour les célébrer.
Chantal Laurencelle est agente à la petite enfance à la FPFM, elle pose un contexte autour de cette semaine.
« C’est une semaine reconnue par la Province, chaque année depuis 11 ans, la FPFM offre une soirée pour rassembler les éducateurs et éducatrices francophones du Manitoba.
« Ce qu’on faisait avant la pandémie, c’était une soirée qui pouvait prendre la forme d’une soirée bowling, il y avait des prix comme direction en excellence, éducatrice/ éducateur en excellence.
« Avec la pandémie, on a fait toute une semaine de jeux sur Facebook et une soirée virtuelle avec Édouard Lamontagne.
« Pour cette année on voulait axer sur cette reconnaissance. Je me suis donc dit qu’une soirée gala donnerait la chance de vraiment s’apprêter et de prendre du temps pour eux. »
C’est donc le samedi 30 avril de 18 h à 21 h que les éducatrices et éducateurs francophones en jeune enfance se sont retrouvés au Fort Gibraltar. Au programme : DJ Lionel, trois humoristes, Martin Bruyere, Michel Roy et Barney Morin ainsi que des lots à gagner.
« On leur a donné des billets quand ils sont rentrés dans la salle et ils pouvaient choisir quel prix ils aimeraient gagner. On a fait comme dans des soirées de gala etc. avec des sacs cadeaux. »
| Valoriser le travail
Si Chantal Laurencelle met autant de coeur dans la préparation de cette soirée c’est qu’elle sait que les éducatrices et les éducateurs en jeune enfance manquent de reconnaissance.
« Souvent, on oublie le travail qu’ils font et leur rôle dans la société. On l’a vu davantage pendant la COVID-19 parce que la plupart des services de garde sont restés ouverts pour aider les services essentiels.
« Les services de garde francophones jouent un rôle essentiel dans l’éducation des enfants. Ça leur permet de prendre un bon départ dans leur éducation et en français. Ce n’est pas souvent que les éducateurs se font reconnaître, se font dire à quel point ils font un bon travail. »
Au Canada, le salaire moyen pour les éducatrices et les éducateurs en jeune enfance est compris entre 25 000 $ et 37 000 $. Au Manitoba, d’après une étude menée par Probe Research en octobre 2016, un éducateur/une éducatrice en jeune enfance avec 12 ans d’expérience gagnait en moyenne 18,38 $ de l’heure alors qu’une aide à la jeune enfance avec six ans d’expérience gagnait en moyenne 12,93 $ de l’heure.
Chantal Laurencelle reconnaît le défi d’attirer des personnes à se former en jeune enfance.
« J’ai travaillé en service de garde, je reconnais comment difficile c’est en service de garde, et puis si tu n’es pas qualifié, tu n’as pas le salaire non plus, c’est vraiment difficile de rester. »
Le Manitoba compte environ 250 éducatrices et éducateurs en jeune enfance francophones. Cette soirée de reconnaissance est aussi le moment pour elles et pour eux de créer un sentiment d’appartenance.
« La Manitoba Child Care Association organise des évènements comme ça de manière beaucoup plus large parce que il y a beaucoup plus de garderies anglophones.
« Donc quand j’ai décidé de mettre sur pied cette soirée je me suis dis que je voulais vraiment faire quelque chose pour notre communauté francophone parce que beaucoup de nos éducateurs et éducatrices parlent peu l’anglais. »