Un nouveau fonds de dotation vient d’être créé à Francofonds grâce au premier don de 100 000 $ d’Hubert Gauthier et de Monique Ducharme. Ce nouveau fonds permettra aux femmes d’expression française de réaliser un rêve qui appuie leur santé mentale et leur bien-être. Fruit d’un partenariat tripartite entre Francofonds, le Centre de santé Saint-Boniface et le couple de philanthropes.
Par Ophélie DOIREAU
INITIATIVE DE JOURNALISME LOCALE – La Liberté
Ce fonds portera le nom de Fonds Monique Ducharme – Mon Rêve Santé et Bien-être, la création de ce fonds est un objectif que Monique Ducharme s’est fixée depuis longtemps. « Ce fonds existait déjà. On l’a simplement réaménagé. À l’origine de ce projet, c’est un hommage à ma mère qui est décédée à l’âge de 57 ans d’une maladie du foie.
« Elle ne pouvait pas avoir de greffe parce qu’il n’y avait pas encore de succès avec les greffes au moment de sa maladie. Elle avait beaucoup de rêves, il lui manquait la santé et les moyens pour pouvoir les réaliser.
« J’ai pris cette réalité pour un défi de réaliser mes rêves parce qu’en 1998, j’ai été diagnostiquée avec la même maladie que ma mère, c’est- à-dire une cholangite biliaire primitive. Le système biliaire du foie fait défaut et il ne filtre plus le sang. »
En novembre 2007, Monique Ducharme a pu réaliser son rêve : réaliser un CD. « Grâce à l’aide de beaucoup de gens comme Louis Dubé, François Savoie, qui m’ont fait des dons de studio, j’ai pu faire un CD. »
Son mari Hubert Gauthier la complète. « Monique est très humble. Elle a chanté pour le 100 Nons, elle est d’une époque où il y avait Daniel Lavoie, Ziz, et toute cette gang-là. C’était un retour aux premiers amours de jeunesse que d’enregistrer un CD.»
Monique Ducharme pour- suit: « Je me suis dit que ce CD pourrait servir de prélèvement de fonds pour les femmes comme ma mère qui n’avaient pas la chance de réaliser leurs rêves. »
Ce fonds a été mis en pause pendant un certain nombre d’années. Grâce à l’appui du Centre de santé Saint-Boniface et de Francofonds, ce fonds est de nouveau sur pied grâce au premier don du couple de 100 000 $. Hubert Gauthier parle de l’intérêt d’un tel fonds. « Réaliser son rêve, dans bien des cas, c’est lié à la santé mentale. On s’est joint au Centre de santé Saint-Boniface parce qu’ils connaissent beau- coup de clientes dans les milieux défavorisés. »
| Un partenariat pour le bien-être
Pauline Charrière la présidente de Francofonds confirme cette relation de longue date. « Il y a eu des changements en cours de route. L’an dernier, on a pu concrétiser ce partenariat avec le Centre de santé Saint- Boniface.
« La raison d’être de Francofonds c’est d’appuyer la communauté francophone à perpétuité. Pour appuyer une communauté, il faut appuyer tous les aspects et le bien-être est l’un de ces aspects. Ce fonds a toute sa place surtout dans le contexte actuel. »
Stéphanie Roy, directrice générale du Centre de santé Saint-Boniface, voit tout l’intérêt de ce partenariat. « Comme centre communautaire, une des choses qu’on fait c’est d’aider les personnes les plus vulnérables ou qui ont des barrières. On est plus dans l’accompagnement comme remplir des formulaires etc. C’est très bien parce qu’à long terme, on veut qu’elles soient capables d’aller chercher les ressources par elles-mêmes.
« Cependant, grâce à ce fonds on peut vraiment faire quelque chose de concret pour ces personnes et c’est bon de pouvoir se sentir encore plus utile. »
Ces deux dernières années la santé mentale a été au cœur des préoccupations et l’inflation au Canada continue d’accroître les inégalités, ce fonds est donc voulu comme une aide à la communauté manitobaine comme le souligne Hubert Gauthier. « Même si nous vivons à Montréal, moi je suis né au Manitoba, j’ai grandi à La Broquerie. Monique est de la Saskatchewan, on s’est rencontré au Manitoba, nos deux garçons sont nés au Manitoba et on a de très bons amis au Manitoba. On a toujours été très bien traité, c’est donc une façon de redonner à la communauté. »
Le couple espère maintenant que leur don pourra être jumelé à d’autres dons de la communauté. « On a toujours eu de l’appui dans ce qu’on faisait donc il n’y a pas de raisons que des gens n’embarquent pas dans le projet. »
Pauline Charrière précise la date à laquelle les premières subventions pourraient être distribuées. « On espère qu’à l’automne on sera capable de réaliser les premiers rêves de certaines femmes. » Les demandes de subventions sont acceptées depuis le 1er juin et jusqu’au 15 septembre 2022. Un comité spécial composé d’Hubert Gauthier, Monique Ducharme, de membres du Centre de santé Saint-Boniface est mis sur pied pour faire la sélection des projets.