L’été est enfin arrivé et nous pouvons enfin nous permettre de laisser de côté les préoccupations d’un hiver difficile pour tout le monde, et d’un printemps qui a tant éprouvé les agriculteurs. Nous voulons être laissés tranquilles, libres de toute obligation de suivre à la loupe les médias qui transmettent quotidiennement les aléas de l’actualité.

Par Michel LAGACÉ

Des festivals et des célébrations communautaires vont nous encourager à suivre la tradition estivale de se détendre. La plage attend les vacanciers. Les rencontres de famille et d’amis pourront avoir lieu après avoir été annulées ou reportées à une date ultérieure à cause de la pandémie.

Le monde va cependant nous rappeler que notre devoir de citoyen ne saurait prendre des vacances. L’agression de la Russie empêche l’exportation de la production agricole de l’Ukraine, menaçant plusieurs pays de famine. La paix mondiale n’a que rarement été aussi menacée depuis la Seconde Guerre mondiale.

Le prix du pétrole et de la nourriture augmente, alimentant une hausse du coût de la vie que nous n’avons pas connue depuis au moins une génération. Et tant que la Federal Reserve américaine continuera de hausser son taux directeur, la Banque du Canada lui emboîtera le pas. Car faire autrement menacerait la valeur du dollar canadien sur les marchés internationaux.

Plus près de nous, quelques « patriotes » vont professer leur amour de leur pays en déplorant l’absence d’un feu d’artifice à La Fourche le 1er juillet. D’autres encore vont regretter la disparition du grand symbole de l’impérialisme britannique longtemps arboré devant le Palais législatif, la statue de la reine Victoria. Et l’angoisse provoquée par les séquelles des pensionnats autochtones ne disparaîtra pas.

Puisque la politique ne prend jamais de vacances, les candidats aux élections municipales et scolaires du 26 octobre vont tenter d’obtenir l’attention d’un public largement indifférent – à Winnipeg, 42% seulement des électeurs ont voté en 2018. Les médias vont sans doute spéculer sur la capacité de l’ancien maire, Glen Murray, de tenter de reconquérir la mairie, lui qui avait abandonné son poste avant la fin de son deuxième mandat il y a 18 ans pour errer au Manitoba et en Ontario, se présentant, démissionnant et se présentant à nouveau (ou songeant à se présenter) pour une variété de postes municipaux, provinciaux et fédéraux.

Les membres du Parti conservateur du Canada auront l’été pour décider qui ils vont appuyer à la chefferie du parti le 10 septembre. Choisiront-ils un candidat décidé à représenter les intérêts de la majorité de la population ou satisfait de représenter la base du parti? Une personne qui va défaire le gouvernement déjà passablement fatigué de Justin Trudeau ou qui va ajouter son nom à la liste qui comprend déjà Andrew Scheer et Erin O’Toole?

En attendant les évènements de cet automne, tentons de passer un bel été. Et assurons-nous de le rendre encore plus agréable en compagnie de Réal Bérard qui, semaine après semaine, va raconter certaines illustrations des calendriers de la Criblerie de Saint-Pierre-Sud dans les pages de La Liberté.