Êtes-vous conscients des obstacles que les personnes autochtones doivent affronter chaque jour à cause du racisme, des injustices commises dans le passé et encore aujourd’hui et du génocide qui a eu lieu au Canada?

Par Annika FAJARDO

Voulez-vous prendre partie du chemin vers la vérité et la réconciliation, tout en ne sachant pas par où commencer? Je vous dévoile mes suggestions, celles d’une personne encore en apprentissage, et qui souhaite être une meilleure alliée des personnes autochtones.

En premier lieu, je conseille de participer à la Journée de la vérité et de la réconciliation. Je cite le site web du gouvernement du Canada : « En reconnaissant une Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, tous les Canadiens pourront réfléchir, apprendre, faire leur deuil et prendre des mesures collectives en faveur de la réconciliation ».

Durant cette journée, le 30 septembre 2021, il y a eu une marche de guérison en l’honneur des survivants et leurs familles qui ont vécu dans des pensionnats pour Autochtones et la rafle des années 1960. De plus, le Musée du Manitoba et le Musée canadien pour les droits de la personne ont offert une entrée gratuite pour pouvoir explorer et s’éduquer sur l’histoire et l’art autochtone.

Personnellement, j’ai aussi considéré que pour être une meilleure alliée de la vérité et la réconciliation, je devais réfléchir sur l’origine de mes racines métisses. Lorsque j’étais une jeune fille, le fait que nous étions métis n’était pas souvent discuté dans ma famille, et je ne comprenais pas bien ce que ça voulait dire. C’était un sujet tabou pour les générations plus âgées et aujourd’hui, même si je suis plus consciente de certains faits, j’aimerais en apprendre plus au sujet de mes ancêtres, mon histoire et ce que ça veut dire d’être Métis pour moi.

Une autre manière d’être une bonne alliée est de s’éduquer à travers des livres et des films. Une bonne source pour moi était le film Indian Horse, réalisé par Stephen Campanelli. C’est l’adaptation d’un livre écrit par Richard Wagamese, un écrivain et journaliste Ojibwé (1).

Une autre excellente source est un livre que je lis actuellement, April Raintree. C’est une histoire basée sur la vie de l’auteure, Beatrice Culleton Mosionier, une femme métisse (2). L’histoire prend place majoritairement à Winnipeg et un peu partout au Manitoba. Cela raconte ce que les personnes autochtones ont vécu durant la rafle des années 1960 et comment le traumatisme les a affectés plus tard dans leur vie.

Je conseillerais également de fréquenter les entreprises qui appartiennent à des propriétaires autochtones, comme Teekca’s Boutique, qui se trouve ici à Winnipeg. C’est un magasin qui offre des opportunités aux artistes autochtones d’exposer et de vendre leur art. C’est aussi une bonne façon de promouvoir l’importance de la culture autochtone et de son histoire. Teekca’s Boutique vend plein de cadeaux culturels magnifiques, comme des mocassins perlés, des tasses, des sacs et des bijoux, pour en nommer quelques-uns.

Finalement, je crois que le plus essentiel est de reconnaître que nous vivons littéralement sur une terre qui appartient aux Premières Nations. Les 11 Traités numérotés qui sont au Canada sont une négociation qui a été formée, il y a plus de 100 ans, entre la Couronne britannique et les Premières Nations.

Winnipeg, Selkirk, Portage la Prairie, Beauséjour, Steinbach et plus, sont tous placés sur le Traité numéro 1. Le but était que la terre soit partagée entre les deux communautés, mais cette promesse a été brisée par la Couronne britannique. C’est pourquoi il est toujours important de souligner que la terre où nous vivons n’était pas la nôtre et qu’elle a été volée aux peuples autochtones.

C’est pour moi les points importants à respecter si on veut essayer de devenir un.e meilleur.e allié.e des personnes autochtones.

1) Indian Horse, Richard Wagamese, Douglas & McIntyre, 2012

2) April Raintree, Beatrice Mosionier, Peguis Publishers, 1983