Une jeune femme blanche émaciée. C’est l’image qui nous vient à l’esprit quand nous discutons d’anorexie.

Par Amélie TÉTRAULT

Pourtant les troubles alimentaires, dont l’anorexie, ne touchent pas uniquement une section restreinte de notre société. Les médias peignent souvent une image stéréotypée des personnes souffrant d’anorexie. La réalité de ce trouble alimentaire est beaucoup plus complexe.

Une recherche australienne peut nous démontrer que ce n’est pas seulement une tranche d’âge qui souffre d’anorexie. L’expérience a ciblé 475 femmes âgées de 60 à 70ans, et a établi que 60%ne sont pas satisfaites de leur corps et 4 % rencontrent des critères de trouble alimentaire. Dr Barbara Mangweth-Matzek, l’auteure principale de la recherche, déclare que « des résultats comme ceux-ci suggèrent que quand une femme veut atteindre l’idéal de minceur, cela ne s’en va pas avec l’âge ». Plusieurs de ces femmes ne sont pas diagnostiquées, puisque celles-ci se privent sans toutefois avoir un poids plus bas que la normale. Pourtant, l’anorexie est premièrement un trouble de santé mentale qui peut avoir des répercussions physiques dans l’avenir.

Un autre cliché qu’il faut anéantir, est l’affirmation que seule la personne caucasienne souffre d’anorexie. Les personnes de couleur sont moins susceptibles de se faire référer à des symptômes de trouble alimentaire. Lorsque l’on voit une personne noire souffrant d’un trouble alimentaire, l’individu est perçu comme un cas rare, une créature mythique. Les personnes de couleur peuvent également souffrir de trouble alimentaire comme l’anorexie et non, les troubles alimentaires ne discriminent pas.

Cela est notamment raconté dans le livre Fée, écrit par l’auteure et cinéaste canadienne Eisha Marjara. Nous suivons l’histoire de Lila, une adolescente fille d’immigrée Punjabi, d’origine ethnique indo-aryens, qui refuse de manger pour se rebeller contre son corps, sa sexualité, sa famille et son identité.

Un autre mythe ancré dans notre société est le fait que l’anorexie se conjugue uniquement au féminin. Il est vrai que les femmes constituent une grande partie des personnes souffrant de troubles alimentaires, dont l’anorexie. Pourtant, des recherches nous démontrent qu’un quart jusqu’à un tiers des personnes souffrantes sont des hommes. Il ne faut également pas négliger les individus non-binaires souffrant de troubles alimentaires. Ce refus qu’a notre civilisation à accepter les personnes ne s’identifiant pas dans le binôme du genre peut avoir un grand effet sur la perception de leur corps.

Il est crucial de réaliser à quel point notre perception sociétale de l’anorexie et des troubles alimentaires en général est ancré dans des stéréotypes communs. Il est donc important de modifier ces idéologies pour aider à traiter l’anorexie chez tout le monde, peu importe l’âge, l’ethnicité, le sexe ou le genre de la personne.