Le bénévolat a été une constante au cours de la vie de Guy Savoie. Il partage ses expériences de bénévolat et la motivation derrière.

Par Raphaël BOUTROY

Guy Savoie a l’impression d’être bénévole depuis toujours. Impliqué dans la communauté depuis sa jeunesse, il n’a jamais cessé de l’aider et de la développer.

Le bénévolat n’est pas arrivé par hasard dans la vie de Guy Savoie, sa famille avait déjà le sens de la générosité : « Mon père disait toujours que Ça ne fait pas mal de rendre service aux gens ». Son père était ébéniste, doué pour les réparations, il a souvent aidé ses voisins et sa famille. « Parfois, ma mère se fâchait avec lui puisqu’il n’était pas à la maison tant il aidait des voisins. »

Guy Savoie a suivi l’exemple de son père, il faisait partie d’une troupe de scouts et avait décidé de se bâtir un local. « C’était en 1942, si on récoltait du papier et des bouteilles, on pouvait les échanger contre de l’argent, et avec l’argent on a acheté le bois pour construire le local. »

Guy Savoie ne pensait pas vraiment au bénévolat en faisant ceci : « On voulait construire un local et faire quelque chose, on ne pense pas au bénévolat, on le fait tout simplement. »

| Rassembler la communauté

Cette attitude s’est répétée tout au long de sa vie, l’un de ses projets dont il est le plus fier est le Festival du Voyageur : « J’ai beaucoup aimé faire du bénévolat au Festival comme président du conseil d’administration. Je pense que j’ai réussi à accomplir beaucoup de choses. Le budget annuel est passé d’environ 80 000 $ à 1,2 million $. J’ai aussi obtenu des subventions fédérales, provinciales et municipales, mais surtout j’ai aidé à mettre sur pied le Fort tel qu’il l’est aujourd’hui, palissades, mai-sons, etc. » 

Le bénévolat de Guy Savoie ne s’arrête pas au budget et à l’infrastructure. Au contraire, ces deux aspects doivent servir la communauté avant tout : « Le Festival du Voyageur c’est un évènement rassembleur qui permet l’épanouissement de la communauté. Cela dit, si on creuse un peu plus, on voit que le Festival et la construction du Fort offrent des emplois, surtout pour les jeunes. Mais que sans les bénévoles, il serait difficile de faire fonctionner le tout. »

Le bénévolat a toujours été motivé par la communauté et ses besoins : « Pour que le Fort Gibraltar puisse vraiment se solidifier dans la communauté, il fallait qu’il puisse rassembler de partout. » 

À l’époque, entre 1976 et 1979, le Festival du Voyageur était un évènement très local au Manitoba, même à Saint-Boniface, cependant Guy Savoie avait une autre idée : « Il n’y a rien qui rassemble mieux des gens que des artistes. On a invité des musiciens de plusieurs ilots d’expression française différents, de Louisiane, du Manitoba, du Québec et du Nouveau Brunswick. Soudainement, le Festival avait une portée nationale et internationale, mais surtout une renommée. Les gens savaient qu’au Manitoba il y avait le Festival du Voyageur et le Fort Gibraltar. »

| Une responsabilité naturelle

Cette succession d’évènements au Fort indique que Guy Savoie ne s’attarde pas sur la notion du bénévolat, c’est une action qui lui est naturelle : « Une fois qu’on se lance, il faut donner tout ce qu’on peut et puis on fonce. »

Aujourd’hui, Guy Savoie a 88 ans. Le bénévolat lui est toujours important : « J’en ferai toujours autant que possible, Mais je suis très heureux de voir que ma famille en fait. J’espère avoir eu le même effet sur eux que mon père a eu sur moi. »