C’est à partir de ce mercredi 7 septembre que débute la période de mise en candidature pour les prochaines élections scolaires qui auront lieu le 26 octobre. Les candidats doivent déposer leur formulaire de candidature auprès de la fonctionnaire électorale principale entre le mercredi 14 et le mardi 20 septembre 2022. 

Bernard Lesage, président de la Commission scolaire franco-manitobaine (CSFM) fait un retour sur ces quatre dernières années de la Commission et se projette vers ces nouvelles élections. 

Par Jonathan SEMAH

Président de la CSFM depuis 2004, cette Commission n’a pratiquement plus aucun secret pour Bernard Lesage. Pourtant, aucun signe de lassitude de la part du président qui, sauf surprise, devrait déposer sa candidature pour un nouveau mandat. 

« Le monde de l’éducation a toujours été primordial pour moi. Je ne m’ennuie pas. J’adore le travail de commissaire. On travaille dans du concret, chaque année on voit de nouveaux élèves être diplômés, on voit de nouvelles écoles se construire et de belles réalisations se matérialiser. Et évidemment, il y a toujours du travail à faire, surtout en milieu minoritaire. Les dernières années ont été pas mal Rock ‘n’roll! Au niveau politique, il y a eu toutes les questions sur le projet de loi 64, les sujets sur les financements ont été stressants, et enfin la pandémie de COVID-19. »

La CSFM est composée de 11 membres qui sont élus pour un mandat de quatre ans. Le rôle des commissaires est essentiel dans le système éducatif. Ils ont la responsabilité légale de gérer la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM) dans son ensemble. Ils décident des grandes orientations pour mener les élèves vers leur réussite scolaire et ils sont là pour servir au mieux la communauté. Bernard Lesage est commissaire depuis 20 ans et avec Antonio Simard, il s’occupe de la Région Nord et Ouest de la province qui compte sept écoles. Si selon Bernard Lesage le rôle des commissaires n’a pas trop évolué, il remarque des changements dans les fonctions de la Commission. 

« On a un peu changé notre mode de gouvernance. Nous sommes beaucoup plus axés sur les résultats et nous faisons énormément confiance à notre administration pour s’occuper de la “cuisine” quotidienne. Nous regardons plutôt aux grands dossiers tels que le Plan stratégique, le budget et s’assurer que chaque communauté à une voix qui compte. Le commissaire est donc très souvent sur le terrain pour bien comprendre les enjeux de ces communautés. »

En 2018, trois candidats (Dave Vielfaure, Jonas Desrosiers et Sylvie Schmitt) avaient été élus commissaires pour la première fois. Bernard Lesage s’attend à voir peut-être de nouvelles têtes cette année également. Si c’est le cas, la commission a tout prévu pour les accueillir et les former. 

« La première réunion de la Commission aura lieu début novembre pour justement que chaque nouveau ou nouvelle commissaire soit assermenté(e). Et ensuite, début décembre, il y a une fin de semaine de formation. Personnellement, la formation m’avait beaucoup aidé. Mais je dois reconnaître que ça prend un certain temps pour un commissaire pour bien s’accaparer tous les dossiers qui existent. Je dirais qu’il faut probablement une année pour être bien à l’aise dans ce rôle. »

| Vers une nouvelle forte participation?

Pour rappel, en 2022, les conditions requises pour être candidat sont les suivantes : être citoyen canadien, résider au Manitoba pendant au moins six mois avant le jour du scrutin, avoir au moins 18 ans le jour du scrutin et ne pas avoir perdu, sous le régime de la présente loi ou de toute autre loi, le droit de voter aux élections tenues dans une division ou un district scolaire et la loi ne lui interdit pas par ailleurs de le faire.

L’élection 2018 avait été marquée par une participation record. En effet, 1 002 personnes avaient voté dans la région urbaine, 740 dans la région Est notamment. Ces chiffres étaient en partie dus à l’élargissement de la liste électorale par la Province. Cette année, Bernard Lesage espère au moins pareil, si ce n’est mieux. Cela démontrerait selon lui une vraie envie des gens de s’investir dans les sujets liés à la scolarité. 

« Tout le monde a à coeur l’éducation, et surtout l’éducation en français en milieu minoritaire. Que ce soit les parents qui ont des élèves inscrits dans nos écoles, mais aussi les grands-parents qui ont vu évoluer le système éducatif. Je crois que l’école est aujourd’hui la pierre angulaire de notre communauté. Donc, participer activement à ces élections, c’est extrêmement important. » 

Pour information, tous les ayants droit, et leur conjoint de fait ont le droit de vote. Par « ayant droit », il faut comprendre toute personne qui réside au Manitoba et qui remplit les conditions selon la Loi sur les écoles publiques de la province. (1)

| Plusieurs dossiers à gérer

Pas encore officiellement candidat ni même réélu, Bernard Lesage se projette déjà. Une longue liste de travaux attend la nouvelle commission. 

« On souhaite adopter un nouveau Plan stratégique. La nouvelle CSFM devra s’assurer du suivi de ce nouveau plan. Il y aura évidemment les budgets et le financement qui vont venir avec. On est encore à développer une nouvelle formule de financement pour la DSFM, ça sera un gros dossier. On espère développer de nouvelles écoles dans de nouveaux coins de la province. Toute la question de la petite enfance, même si l’on n’est pas directement lié à ce sujet, sera essentielle. Je pourrais continuer longtemps, mais voici quelques-uns des grands sujets qui attendent la Commission. »

(1) La définition suivante de l’ « ayant droit » s’applique à la CSFM. Un ayant droit est une personne qui répond à au moins un des trois critères suivants : être un résident du Manitoba dont la première langue apprise et comprise encore est le français, être un citoyen canadien qui réside au Manitoba et qui a reçu au moins quatre ans d’enseignement scolaire au niveau élémentaire dans le cadre d’un programme français au Canada, être un citoyen canadien qui réside au Manitoba et qui est le parent d’un enfant qui reçoit de l’enseignement scolaire au niveau élémentaire ou secondaire dans le cadre d’un programme français au Canada ou qui a reçu un tel enseignement pendant au moins quatre ans.