Du 23 au 25 septembre, 18 films en provenance de différents pays d’Afrique
seront à l’honneur lors de la cinquième édition du Festival du film africain
au Manitoba. L’occasion de se lancer à la découverte des cultures africaines.

Par Hugo BEAUCAMP

Le programme est riche et varié cette année au Gas Station, mais il est surtout « de qualité ». C’est en tout cas ce qu’assure Ben Akoh, fondateur de l’évènement. « Cette année, nous présenterons 18 films venant de 15 pays différents comme le Kenya, le Nigeria ou encore la
Somalie », avant d’ajouter non sans une certaine fierté, « parmi eux, trois ont été visionnés au Festival de Cannes. »

Dont notamment le film Marcher sur l’eau tourné dans le Nord du Niger par la réalisatrice Aïssa Maïga et à propos duquel Ben Akoh ne tarit pas d’éloges. « Tous les films de cette année m’ont vraiment marqué, mais celui-ci a eu un véritable impact sur moi. C’est un film documentaire particulièrement touchant, qui raconte les conséquences de la crise climatique sur un petit village d’Afrique à travers les yeux d’une famille qui se bat pour avoir accès à l’eau. »

Rassurez-vous cependant, si le film documentaire n’est pas votre genre cinématographique
préféré, au festival du film africain, il y en a pour tous les goûts. « Il y a aussi quelques
comédies dramatiques comme La femme du fossoyeur, un film somalien qui est une
histoire fascinante d’amour et de résilience. » Des drames il y en aura, mais ceux qui préfèrent pleurer de rire dans les salles sombres trouveront eux aussi leur compte avec Tales of the Accidental City. « C’est un de mes coups de cœur de cette année », lance le passionné de cinéma, « le film suit l’histoire de quatre personnes qui doivent apprendre à gérer leur colère pendant un cours sur Zoom. C’est hilarant et les dialogues sont si captivants qu’on ne voit pas le temps passer. »

| Faire des rencontres

Un évènement comme celui-là, c’est aussi l’occasion de se rencontrer, d’échanger. N’est-ce
pas là l’un des aspects les plus importants du cinéma? C’est en tout cas au centre de
la démarche de Ben Akoh : « On souhaite donner aux réalisateurs l’occasion de s’engager dans des échanges avec le public. Trois d’entre eux seront présents cette année. Malheureusement, pour des raisons de budget nous ne pouvons pas tous les faire venir.
Pour ceux qui ne sont pas là, on organise des appels visios quand c’est possible. »

Pour cette cinquième édition, les réalisateurs et producteurs présents seront Maimouna Jallow, réalisatrice gambienne du film Tales of the Accidental City et Meg Rickards, sud-africaine, dont le film Atlantis donnera le coup d’envoi du festival. Enfin, pour venir compléter un casting exclusivement féminin, Motunrayo Adeola, réalisatrice du film Memories from Others sera également de la partie.

Dans la liste des invités, on trouve aussi Tunde Kelani, un réalisateur nigérien dont le travail a véritablement aidé à transformer la culture cinématographique dans son pays
natal. Il sera l’invité d’honneur du symposium de cette année intitulé African Films and
the City : Space-making, Place-making, Film-Making. « Le thème de la conférence de cette année va nous permettre d’aborder la place des Africains dans le cinéma. Plus
particulièrement les décors dans lesquels ils apparaissent qui ont tendance à renforcer
certains clichés », explique Ben Akoh.

Enfin, petit plus pour les francophones, beaucoup de films diffusés sont en français. En revanche pour les films dont la VO est dans une autre langue, les sous-titrages proposés seront exclusivement en anglais. Un aspect que les organisateurs sont prêts à changer pour les prochaines éditions si le public francophone est assez important.

Le festival aura lieu du vendredi 23 septembre au dimanche 25 au Gas Station, 445 River Avenue. Pour assister au symposium, c’est gratuit, mais les sièges doivent être réservés
en ligne sur le site web du festival. Vous pouvez également réserver vos places de cinéma
en ligne. Il faudra débourser 12,50 $ pour un adulte, et 10,50 $ si vous êtes étudiant.