Janelle Delorme, championne 2022 en terme d’éducation autochtone, partage quelques pistes pour se mettre, tous ensemble, sur le chemin de la réconciliation.

Par Morgane LEMÉE

Alors que Janelle Delorme nous parle de ce « Réconciliation » signifie pour elle, une grande couverture étoilée est accrochée derrière elle. Cette couverture lui a été offerte le 28 mai dernier, par l’organisation Full Circle for Indigenous Education, avec le titre de championne 2022, en reconnaissance de son engagement dans l’éducation autochtone, depuis plus de dix ans.

En effet, Janelle Delorme est fière Métisse et activiste au sein de la communauté autochtone. Pour elle, la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation est un temps de reconnaissance, de réflexion. C’est pour les survivants, les victimes et leurs familles.

« La réconciliation, ce n’est pas une affaire autochtone uniquement. Parce que, souvent, c’est le fardeau des Autochtones. Mais non, la réconciliation, c’est l’affaire de tous. Ça prend tout le monde. Ça prend des gens qui ont des conversations honnêtes, et surtout des non- Autochtones qui prennent un petit recul, qui s’informent, qui s’éduquent et qui prennent le temps de lire. »

Janelle Delorme sort alors un livre de la bibliothèque juste derrière elle : 21 Things You May Not Know About the Indian Act, de Bob Joseph. Une de ses lectures indispensables pour se mettre sur le chemin de la réconciliation. Elle invite aussi à lire les 94 appels à l’action suite à la remise du rapport de la Commission de vérité et de réconciliation.

En fait, pour Janelle Delorme, c’est le temps des questions : « Est-ce que mon secteur d’activité connaît même le numéro de l’appel à l’action qui le concerne? Est- ce que je suis assez informé? Qu’est-ce que je peux faire? Qui sont les auteurs que je lis? Est-ce qu’on accorde assez de place aux Autochtones, à tous les niveaux de la société? »

Et surtout : Quelles sont les voix qu’on entend et quelles sont celles que l’on n’entend pas? Pour Janelle Delorme, c’est le moment d’écouter les voix des survivants. « Il y a des personnes qui ont choisi de partager leur vécu aux pensionnats, comme Ted Fontaine, qui a écrit Broken Circle. Il y a aussi des témoignages vidéo en ligne de gens qui ont accepté de partager leur témoignage. Ça, c’est leur vérité. C’est important de continuer à les écouter. Car on ne peut pas s’attendre à la réconciliation si on ne connaît pas la vérité. C’est là où j’invite les gens à continuer à s’informer. On est rendus à un point dans notre société où ce n’est plus possible de l’ignorer. On ne peut pas rester indifférent. »

« La réconciliation, ce n’est pas une ligne droite. T’as l’impression parfois que le chemin ne mène nulle part ou de tourner en rond. On lit des choses dans les médias et tout d’un coup on se dit : On vient de faire 20 pas en arrière. Il faut être conscient qu’on sera sur ce chemin toute notre vie. Il ne faut pas s’attendre à ce que, tout d’un coup, ce soit fini. Il y a encore énormément d’enjeux. Il y a tout de même plein de belles choses qui se passent, surtout chez la jeunesse. Pour moi, quand on parle de réconciliation, c’est un processus, une progression et, idéalement, on avance. »