Le gouvernement canadien rechigne à protéger certaines espèces de poissons “en péril” lorsqu’ils représentent une valeur commerciale importante, déplore le commissaire à l’environnement du pays dans un rapport d’audit publié mardi.

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Le commissaire Jerry DeMarco a indiqué dans un communiqué que le ministère de la Pêche et des Océans avait fait preuve d’une “partialité qui va à l’encontre de la protection des espèces à valeur commerciale au titre de la loi sur les espèces en péril”.

Cette attitude, combinée à “des retards importants dans l’inscription des espèces à protéger”, au “manque de connaissances concernant des espèces et la capacité limitée à faire respecter la loi”, a des “effets indésirables sur les écosystèmes et les collectivités”, a-t-il ajouté.

L’audit a porté sur neuf espèces distinctes de poissons, deux de moules et une de tortue de mer et a permis au comité sur la situation des espèces en péril d’évaluer qu’il devait être protégé.

Cinq de ces espèces de poissons ont une valeur commerciale significative et, dans les cinq cas, le ministère de la Pêche et des Océans a décidé de ne pas les inscrire sur la liste des “espèces en péril”.

Il s’agit de la morue et du thon rouge de l’Atlantique, de la truite arc-en-ciel anadrome, d’une population de saumon quinnat de l’ouest du Canada et du sébaste à bouche jaune.

Dans les cas où les autorités ont déjà pris des mesures pour protéger ces espèces, il a fallu en moyenne 3,6 ans pour achever le processus d’inscription en vertu de la loi, qui est entrée pleinement en vigueur en 2004, a souligné le commissaire, ajoutant que certains cas ont pris jusqu’à 11 ans.

Jerry DeMarco a également fait remarquer que le ministère manquait cruellement de personnel et n’avait pas assez d’agents pour faire respecter la loi.

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