Après deux mandats de quatre ans chacun, Matt Allard se présente de nouveau dans le quartier de Saint-Boniface pour le poste de conseiller municipal. Certain que son expérience est un atout, il ne manque pas d’idées pour les prochaines années, s’il est élu. 

Par Ophélie DOIREAU

Initiative de journalisme local – Réseau.Presse – La Liberté 

Après huit ans en politique municipale, Matt Allard n’est pas las. Il est d’ailleurs encore plus motivé pour un nouveau mandat s’il est élu le 26 octobre. 

« Avant d’être politicien, je suis papa. Je veux continuer de construire une ville dans laquelle nos enfants veulent vivre. J’ai trois priorités que je veux avancer : la durabilité fiscale et environnementale, les options de transport et la sécurité. 

« J’ai un programme axé sur le nouvel urbanisme c’est-à-dire une ville construite sur les personnes plutôt que sur les véhicules. » 

Si certains pourraient penser qu’après huit ans il est temps de changement, Matt Allard répond : « Je n’ai jamais été mieux équipé pour faire avancer les intérêts de Saint-Boniface et pour faire avancer la construction d’une ville durable. Je veux un centre-ville développé où les terrains prennent de la valeur et qui permettent de réduire le fardeau fiscal. 

« J’ai l’expérience avec l’administration, mes collègues et le public. Je comprends comment fonctionne l’hôtel de ville au niveau des différentes compétences. » 

Parmi les dossiers qui ont retenu l’attention au cours de son dernier mandat, il est presque impossible de passer à côté du dossier du carré civique. Pour rappel l’ancien hôtel de ville et l’ancienne de caserne de pompiers de Saint-Boniface ont été vendus pour 10 000 $ à Manitoba Possible sous réserve d’une entente avec l’administration de la ville. Matt Allard fait le point sur un dossier qui a fait couler de l’encre. « Je suis fier de ce que j’ai fait au niveau du carré civique de Saint-Boniface.

Je n’étais pas conseiller lorsque le surplus a été déclaré. 

« Au niveau des actions que j’ai prises, c’est par exemple la mise à jour d’une politique municipale. Désormais, il faut un vote du conseil municipal en entier pour vendre un édifice historique. Ce n’est plus seulement un comité d’orientation permanent qui va prendre la décision. Tous les conseillers auront une voix. 

« J’ai aussi travaillé à enlever le Jardin de sculptures de la liste des surplus de la Ville de Winnipeg. Il est maintenant protégé tout comme les bureaux du Festival du Voyageur et le bâtiment de l’ancienne station de police de Saint-Boniface. 

« Je soutiens les Ami.e.s du carré civique de Saint-Boniface. Il y a aussi une entente de principe entre Manitoba Possible et la Société de la francophonie manitobaine pour que le 219 boulevard Provencher reste dans les mains de la communauté francophone. 

« Le carré civique a été un dossier qui a été émotif et difficile au niveau identitaire. Mais je suis fier de ce que j’ai pu accomplir. Maintenant le travail continue sur la vente entre l’administration et Manitoba Possible. » 

À la liste de ses accomplissements Matt Allard ajoute : « Il y a plusieurs dossiers que j’ai menés dont je suis assez fier comme la belvédère de la promenade Taché ou encore le fait que les enfants de moins de 11 ans peuvent prendre l’autobus gratuitement. » 

Mais quelques dossiers lui ont aussi causé du souci, le candidat voit en eux des occasions d’apprendre pour les prochaines fois. « Les politiques municipales sont tellement importantes pour la durabilité environnementale et fiscale. Durant mes deux mandats, il y a eu deux évènements formateurs : l’échangeur Marion/Archibald et l’expansion Marion/ Archibald. 

« Les gens n’en voulaient pas et la Ville ne pouvait pas se le permettre. Je me suis aperçu qu’il y avait un énorme écart entre ce que le département des travaux publics veut accomplir et la réalité. Il fallait un changement de paradigmes. Ma position m’a permis de pousser les choses pour un mode de transports qui offre plusieurs options et pas seulement le fait d’être en voiture seul. 

« J’ai été président du Comité permanent des travaux publics, même si je perds beaucoup de votes sur mon comité, j’en gagne aussi beaucoup. Il y a eu beaucoup de gain dans la direction qu’on a donnée au département des travaux publics par exemple, la création d’un plan de transport en commun qui permettrait de réduire les émissions de CO2 d’ici 2030. » 

En plus d’avoir été monsieur Transport, Matt Allard était aussi à la Ville de Winnipeg monsieur Bilinguisme. Seul conseiller municipal fonctionnel dans les deux langues officielles, Matt Allard se fait un point d’honneur à militer pour le français. 

« À presque chaque réunion de conseil, je parle en français et j’encourage mes collègues à se servir du service d’interprétation. Le département des Services en français, le rôle central est surtout de sensibiliser les autres départements par rapport à leurs responsabilités sur les services en français. 

« Même s’il y a des services en français obligatoires pour le district Riel, on veut offrir des services en français pour toute la ville. C’est pour ça qu’on en parle dans tous les départements. 

« J’encourage évidemment tous les francophones à demander les services en français même si c’est plus long. Mais si on ne demande pas, on ne peut pas en avoir plus. J’encourage aussi les plaintes pour constater le manque à l’obligation de ces services. » 

Dans ces élections municipales, Matt Allard a apporté son soutien à Glen Murray qui se présente pour devenir maire de la Ville de Winnipeg. Cependant depuis plusieurs semaines, ce dernier est aux prises avec des accusations de harcèlement et de mauvaise gestion. 

« Je ne pensais pas appuyer un candidat politique à la mairie. Après avoir parlé avec Glen pendant près de deux heures, on a trouvé des similitudes dans nos politiques. Il veut développer le centre-ville, le transport en commun, il veut augmenter la valeur des terrains pour réduire les impôts. Au niveau de nos politiques, nous sommes plutôt alignés par rapport aux autres candidats. 

« Je considère toujours de voter pour Glen. Mais je considère voter pour le ou la candidat.e qui va avoir la meilleure chance d’avancer ce but de construire une ville dans laquelle nos enfants veulent vivre. Il reste encore deux semaines jusqu’à l’élection. Les histoires au sujet de Glen continuent de se développer. Je garde l’esprit ouvert. »